Vous souhaitez renégocier votre salaire. Quelles sont vos motivations ? En quoi est-ce le bon moment pour demander une augmentation ? Comment allez- vous justifier cette demande et pourquoi seriez-vous plus favorisé que les autres ? 4 questions pour savoir si vous êtes prêt à négocier une augmentation.
1. Depuis combien de temps êtes-vous dans l’entreprise ?
Cela va sans dire, l’ancienneté entre nécessairement en ligne de compte au moment de renégocier son salaire. Si vous êtes là depuis 6 mois, vos chances d’obtenir une augmentation sont en principe limitées, à moins d’avoir en si peu de temps obtenu des résultats exceptionnels ou exercé des responsabilités bien supérieures à celles qui vous avaient été fixées au moment de votre embauche. Pour ne pas perdre en crédibilité, ne soyez pas trop gourmand trop tôt, vous risqueriez de vous brûler les ailes.
2. Êtes-vous en position de force ?
Comme dans toute négociation, il est rare que le rapport de force entre les deux parties soit réellement équilibré. En l’occurrence, il est même plus fréquent que celui-ci soit plutôt en faveur de l’entreprise et non à votre avantage. Or c’est celui qui a le plus de marge de manœuvre qui prend souvent l’ascendant. Êtes-vous devenu une pièce maîtresse de l’organisation ? Avez-vous une compétence clef que vous êtes le seul à maîtriser ? Comprendre : l’entreprise est-elle en difficulté si vous partez ? Plus c’est le cas, plus votre marge de négociation est grande. Elargissement de vos responsabilités qui n’a pas donné lieu à une augmentation de salaire, réalisation particulièrement bénéfique à l’entreprise en termes de gains, d’image, d’économies réalisées… sont autant de situations qui vous mettent en principe en position de force.
3. Connaissez-vous la situation de votre entreprise ?
Cette question est fondamentale. Avant d’engager toute démarche de négociation de salaire, vous devez être au fait de la situation financière de l’entreprise. Est-elle en croissance ? Gagne-t-elle des parts de marché ou stagne-t-elle ? Comment se dessine l’avenir : projets ? perspectives de développement ? renforcement de la concurrence ? Bien entendu, il vous sera difficile d’être en mesure de répondre en détail à toutes ces questions ; mais sachez qu’il est malvenu de demander une augmentation à un moment ou l’entreprise rencontre des difficultés. A moins d’être en situation réellement anormale, cela trahirait chez vous un manque d’implication dans le projet de l’entreprise. Vous faites passer en priorité vos propres intérêts en négligeant à ceux de l’entreprise…Cette tentative pourrait même vous faire perdre des points vis-à-vis de votre employeur !
4. Avez-vous préparé votre argumentaire ?
Adoptons un raisonnement rationnel. Le principe du salariat veut que votre employeur vous verse un salaire en contrepartie d’un travail donné. Si vous fournissez ce travail, c’est-à-dire si vous atteignez vos objectifs, il n’a par conséquent aucune raison valable de vous augmenter. Face à une demande d’augmentation, il risque de vous rétorquer : « vous serez augmenté comme tout le monde au moment des augmentations annuelles de fin d’année ». Votre beau sourire ne vous garantira pas un traitement de faveur particulier… Vous devez donc apporter un argumentaire solide, qui prouve par des faits que votre contribution à l’entreprise a été supérieure à ce que l’on attendait de vous. N’hésitez pas à apporter la preuve sur papier de vos réalisations pour rafraîchir la mémoire de votre interlocuteur. Compte rendu de projet, retours de clients, tableaux de suivi, montant des charges économisées grâce à vous, tout ce qui pourra justifier vos propos vous aidera à étayer vos dires et donnera du poids à votre argumentaire.
Adrien Bignon, chef de projet et rédacteur pour le site www.salaire-net.fr