Les mois ont passé sans changer grand chose, si ce n'est le dépit du peuple, de plus en plus privé de ressources, la flambée des prix sur les denrées alimentaires, l'aggravation du chômage et la désaffection du tourisme pour ce pays autrefois tant aimé.
J'ai regardé le fossé grandir entre l'espoir du peuple tunisien et ce que le gouvernement leur a donné en pâture.
Là où le peuple criait "on veut du travail", le gouvernement répondait "on veut la chariaa". Dialogue de sourds, incompétence et mauvaise foi ont fait le reste. Silencieusement la grogne est montée.
L'explosion est maintenant inévitable après le meurtre du dirigeant politique Mohammed Brahmi, qui suit celui de Chokri Belaïd, précédé par Lotfi Nagadh...Les bombes explosent, des militaires meurent, mutilés sauvagement...
Le peuple est debout malgré le ramadan, révolté, drapeau rouge à la main, chantant l'hymne national toute la nuit face aux institutions détestées.
Droit dans ses bottes, le Président continue d'agiter joyeusement la main "Tout va très bien ...Madame la Marquise".
Les lendemains qui déchantent ont sonné, quel avenir pour la Tunisie meurtrie, bafouée, trahie ?
Quel avenir pour le printemps arabe si rapidement confisqué, après l'été du sang et de la révolte ?