The Killing, S03E10, Six Minutes

The Killing, S03E10, Six Minutes, réalisé par Nicole Kassell et écrit par Veena Sud.Adapté par Veena Sud, de la série danoise The Killing (Forbrydelsen) créée par Søren Sveistrup.
Lire le titre de l'épisode après l'avoir vu me fait froid dans le dos. Je dois avouer qu'avant, cela ne m'avait pas forcément interpellé, mais désormais cela enfonce le clou, et c'est dur. Depuis le début de saison, The Killing joue avec mes émotions, mais cet épisode est probablement le plus difficile qui m'ait été de regardé, et il déborde facilement les limites de la série pour sa placer dans la liste des épisodes m'ayant le plus ému.
Et pourtant je m'y attendais, à cet épisode. Il n'était pas difficile de penser qu'ils iraient jusqu'au bout avec l’exécution de Seward et que, non, Linden ne parviendrait pas à le sauver. Pourtant j'avais un restant d'espoir. Mais non, on ne m'épargnera décidément rien.  Le ton est vite donné pour cet épisode, l'ultimatum touche à sa fin et le temps est compté avant que la corde se resserre autour du cou de ce pauvre Seward. C'est assez étonnant la façon dont nous a été présenté ce personnage tout au long de la saison. On va de la fragilité la plus totale à un sentiment d'antipathie tout à fait horrible. Tout ça est mis une nouvelle fois en avant dans cet épisode et on ne sait plus sur quel pied danser. A vrai dire, je m'attendais à une résolution plus linéaire de l'intrigue, mais on nous en fait voir de toutes les couleurs avant d'enfin nous donner la réponse qu'on attendait, à savoir si Seward est coupable ou non. Même si je suis relativement content qu'il soit réellement innocent (même s'il n'est pas un mec formidable de base ...) mais cela laisse un sacré goût d'amertume lorsque l'épisode se termine.
L'attente, les longues minutes d'attente ne font que repousser l'inévitable tout au long de l'épisode. Je trouve d'ailleurs que l'impression de lenteur est vraiment très bien représentée. Car au final, il ne se passe rien de spécial dans l'épisode, pas de rebondissement surprise ou quoi que ce soit d'autre. Cela nous donne le temps de mettre en scène un sacré ascenseur émotionnel pour Linden qui ne sait plus quoi croire. Pourtant, elle avance dans son enquête, les dernières pièce du puzzle se mettent en place. On sait désormais que Seward est innocent, qu'il est arrivé chez lui après le meurtre de sa femme et que Adrian n'a probablement pas vu Mills tuer sa mère, ni Seward le faire d'ailleurs. Malheureusement, cela exclut nos deux coupables potentiels. Reste à voir comment Linden va gérer le tout et boucler l'affaire.
A côté de ça, le pauvre Holder touche le fond avant de commencer à remonter. Il n'accepte pas son rôle dans la mort de Bullet et il est difficile de ne pas le comprendre. C'est assez dur de le regarder sombre comme ça dans l'alcool. Je suis cependant content que l'affaire soit résolue dans l'épisode et qu'il soit d'aplomb pour la fin de saison. Cela permet de garder la petite touche d'humour habituelle du duo Linden/Holder.
J'ai particulièrement été secoué par l'attitude de Becker face à Seward. La scène où il lui empêche de voir son fils est vraiment brise cœur et Linden le montre bien. C'est à ce moment que débute la dernière spirale, celle qui va mener Seward à l'échafaud. C'est surtout à ce moment que j'ai senti ma mâchoire se crisper, mes poings se serrer et mon cœur s'emballer. L’exécution est imminente, je le sais. Et quelle prestation de la part de Peter Sarsgaard ! C'est vraiment lui qui parvient à vendre la séquence. C'est bouleversant, tout simplement.  Les dernières minutes font grimper l'intensité de l'épisode à un tout nouveau niveau. J'aime beaucoup les rôles qui s'inversent entre Becker et Henderson, le premier qui perd toute sa consistance face à l'homme qu'il a torturé mentalement pendant des jours entiers, tandis que le second qui refusait de participer à l'exécution se retrouve à prendre en main la situation et sauver le peu d'honneur que peut avoir Seward pendant ses derniers instants.   Mais on comprend rapidement pourquoi Becker affiche cette mine déconfite. Car il sait ce qu'il a fait. Il sait que sa rage lui a fait commettre un acte difficilement pardonnable. Et il ne peut pas aller jusqu'au bout, il n'arrive pas à exécuter Seward lui même. 
Et c'est la dernière scène qui donne au titre tout son sens. Six minutes. C'est le temps que va passer Seward à s'étrangler car la corde n'avait pas la bonne longueur. Horrible. La réaction de Linden n'a pas été bien différente de la mienne. L'épisode était déjà assez dur, mais la fin m'a laissé dans un profond état de choc. Y repenser en écrivant ça me rend encore assez mal à l'aise.  Quel épisode qui prend aux tripes ! Pendant les minutes qui ont suivit j'ai erré dans mon appartement en murmurant des "non, non, non" tellement je n'arrivais pas à croire cette fin si macabre. Après la mort de Bullet, je me sens un peu accablé sous tant d'émotion. Je suis peut être un peu masochiste, mais j'espère que le final sera au moins aussi violent, d'une certaine façon.
Pour cet épisode, j'ai décidé de me lâcher niveau screenshots. Je ne me sens pas capable de choisir parmi toutes celles-ci. De plus, la photographie pour cet épisode est vraiment excellente, j'adore les éclairages et la colorimétrie glaciale.