Un roman graphique qui aborde intelligemment la question du harcèlement à l’école. Le processus est décortiqué et révèle de façon implacable que le harcelé n’a souvent aucune issue. Mais la fin, des plus surprenantes, prouve une fois de plus qu’il ne faut pas grand-chose pour que les victimes se transforment en bourreau.
Une chose est sûre, ce n’est pas avec son ambiance graphique que cet album vous séduira. Trait minimaliste en noir et blanc, quasi absence de décor, découpage en gaufrier de six cases hyper répétitif, il n’y a pas de quoi se relever la nuit. Au moins la narration est fluide, c’est déjà pas mal. De toute façon, l’intérêt est ailleurs.
Après Frangins, Max de Radiguès montre à nouveau qu’il sait mettre en scène avec justesse les affres de l’adolescence. Son récit est simple et touchant, il interpelle le lecteur avec pertinence sur un sujet délicat mais ô combien d’actualité. Bref, voila un album que je vous encourage à découvrir et qui a tout à fait sa place dans un CDI de collège.
Orignal de Max de Radiguès. Delcourt, 2013. 150 pages. 13,95 euros.