Dans la série "je suis lesbienne et…", après "je n’aime pas Rizzoli & Isles", je vais maintenant vous parler de The Fosters.
En temps normal, il faut me pousser avant que j’aille tester un drama familial, surtout sur ABC Family qui est une chaîne à deux doigts d’être franchement cul-cul. Mais quand j’ai su qu’une nouvelle série allait mettre en scène une famille menée par un couple lesbien, il fallait que j’aille y jeter un oeil. Et j’ai adoré (beaucoup plus que Maeva d’ailleurs) ! Si je vais regarder les prochains épisodes, ce n’est pas à cause de ce couple lesbien, ou parce que Jennifer Lopez produit la série (même si bien ouej JLo ! ). Ce qui fait la force de The Fosters, ce sont bien les relations intrafamiliales que développent les writers dès le premier épisode.
Le pitch. Stef Foster est flic à San Diego. Sa compagne, Lena, est directrice adjointe du bahut où vont leurs enfants : Brandon (fils biologique de Stef), Marianna et Jesus (des jumeaux adoptés par le couple qui avait d’abord été leur famille d’accueil). Toujours en lien avec un travailleur social s’occupant du placement de mineurs dans des familles d’accueil et des foyers, Lena est sollicitée pour recueillir Callie, jeune fille tout juste sortie de la prison pour mineurs.
Le pilot nous fait découvrir toute la famille en lançant plusieurs intrigues, sans pour autant que cela soit trop fouillis. Ainsi, Stef se voit attribuer un nouveau partenaire qui n’est autre que son ex-mari et le père de Brandon, alors que Marianna entre en contact avec sa mère biologique et que Callie cherche désespérément à retrouver un dénommé Jude.
J’ai aimé. J’ai vu certains téléspectateurs (enfin plutôt téléspectatrices) regretter que The Fosters soit diffusé sur ABC Family car cela empêche un développement de "l’intrigue lesbienne". Au contraire, c’est ce que j’ai aimé. La question du lesbianisme du couple n’est pas éludée, mais elle est traitée simplement, en une scène. Lorsqu’elle découvre la spécificité de sa famille d’accueil, Callie ne peut s’empêcher de réagir et c’est Jesus, un des jumeaux, qui lui répond :
Callie : So, you’re dykes ?
Jesus : They prefer the term "people" but yeah, they’re gay.
En fait, héroïnes lesbiennes mise à part, The Fosters, c’est un peu ce qui aurait pu arriver à Famille d’Accueil, la célèbre série de France 3, si on était plus audacieux et si on produisait plus de 4 épisodes par an. The Fosters permet le développement de véritables arcs et non pas seulement d’épisodes stand alone. Cette série est dynamique, sexy (ah bah oui, Stef et Lena forment quand même un couple bien charmant…) et émouvante.
Le pilot nous met l’eau à la bouche et on finit par se poser tout un tas de questions : comment les Fosters vont-ils loger tout ce petit monde sous leur toit ? Comment Callie va-t-elle trouver sa place auprès de Stef, de Lena, du couple, de chacun des autres ados et de la famille complète ? Pourquoi Jesus a-t-il un traitement ? Que va-t-il advenir de la mystérieuse mère biologique de Marianna et Jesus ? Comment Lena et Stef vont-elles gérer le retour permanent dans leur vie de l’ex-mari de cette dernière ?
Et puis, il y a ce couple dont j’insiste qu’il n’est pas central… Je l’ai trouvé hyper touchant. Les actrices ont cette "chemistry" nécessaire au développement d’une dynamique de couple dans une série (cf. Felicity Huffman et Doug Savant dans Desperate Housewives ou Ellen Pompeo et Patrick Dempsey dans Grey’s Anatomy). Je me retrouve dans la vie de couple qui leur est écrite et leur famille est celle que j’aimerais avoir un jour. J’ai bien du mal à vous le cacher donc autant y aller franco : cette série me vend du putain de rêve… et je veux voir plus de ces petits moments tendres que l’on a pu voir dans le pilot.
Le petit bémol. Les acteurs sont franchement bons, surtout les actrices interprétant les rôles de Stef, Lena et Callie. J’ai eu beaucoup plus de mal avec la jeune fille qui joue Marianna. Elle a ruiné certaines scènes pour moi et c’est dommage car son personnage pourrait être hyper riche… Ensuite, il y a le gros bémol. On reste sur ABC Family, et j’ai donc peur que le potentiel que je vois dans The Fosters ne soit jamais développé, ce qui serait franchement dommage…