Dans un New-York en pleine ère industrielle, Five Points est le pire quartier de la ville. Gangs, corruption et injustices sont les maîtres mots. Luke, un jeune docker, tente de survivre à cet enfer, en compagnie de son frère Brad. Néanmoins, Luke ignore que son frère fait partie des Grave Diggers, l’un des plus dangereux gangs, et qu’il est le redoutable, Grim Reaper.
Masasumi KAKIZAKI, de l’excellent Hiedout, nous offre là une série western, sur fond de XIXe siècle. Succès ou pas?
Ce qui m’a frappé en lisant les premières pages, ce sont les dessins, terriblement beaux et sombres. Chaque page est détaillée, chaque détail est travaillé. On ne se lasse pas de lire et relire certains passages, de s’attarder sur une planche magnifique et de se plonger dans le vieux New-York. L’auteur a encore mis la barre très haute niveau dessin et il risque d’entrer dans mes tops mangakas s’il continue sur cette voie, en particulier s’il parvient à faire ressurgir une atmosphère pesante, noire, presque surréaliste. Un point que j’ai adoré, c’est le parallèle qui se fait entre Brad et Grim Reaper. Le monde change avec lui, l’un de jour et naturel, l’autre obscur et mystique. La mort a plusieurs visages dit-on.
Green Blood, c’est un peu Gangs of New-York de Scorsese, vu par des Japonais. Et pas que pour le lieu, ni la période. Il y a aussi les relations compliqués entre frère puis entre maître et assassins. Sans parler des rivalités naissantes et des immigrés irlandais, souvent considérés comme des moins que rien. Il n’y a pas encore la formidable complicité que les deux héros du film avaient mais je pense qu’on aura le droit à autre chose d’aussi riche. Seul le héros sort l’esprit Sorsese et me fait terriblement pensé à Brandon, de part son look, sa manière de bouger et sa capacité à tuer. Pas un mauvais mélange si vous me le demander.
Pour un début, c’est une excellent début. Ca bouge, ca complote, ca rentre bien dans l’oeil et ca en jette du lourd. Vivement la suite. Ca flaire bon tout ça.