Le Pen nous a donc ressorti de la naphtaline son vieux tube moisi du "point de détail", millésimé 1987, remixé 2008 façon techtonik alzheimerisée. Le vieux clown est vraiment prêt à tout pour
ne pas sombrer dans l'oubli, tel une vieille actrice assommant ses collègues de maison de retraite de sa nostalgie
C'est dans les vieux pots qu'on fait les meilleurs soupes, c'est ce que semble aussi penser Sarkozy, notre chantre de la rupture, adepte de recettes nouvelles, si nouvelles que la Dame de Fer
les a appliquées, avec le succès que l'on connait (arghhh!) à l'Angleterre.
Bizarre cette impression, la France de 2008 vient elle d'embarquer toute entière dans une De Lorean géante et décider de revisiter les Golden Eighties, dans leur plus mauvaise version ?
Bon, soyons positifs, il y a quand même une évolution depuis l'avènement de l'homme aux talonnettes. La fête UMPiste était placée sous le signe de Danièle Gilbert et des 70' s giscardiennes
ressuscitant Mireille Matthieu et Enrico Macias.
Encore un peu, et on sera raccords.
Parenthèse littéraire, pour ceux qui veulent voir les parallèles entre les discours lors de l'ascension thatchérienne outre manche et les fulgurances sarkoziennes actuelles, lisez
1983 de David Peace, dernier volet d'une tétralogie dont le point de départ est 1974 et qui, sur fond de l'histoire de l'Éventreur du Yorkshire, fait la chronique de
l'évolution de la société anglaise de l'époque. Glauque et déprimant mais terriblement bien écrit, un pendant britannique à Ellroy.