Une sélection d’ouvrages puisés dans l’abondante bibliographie publiée
pour commémorer la centième édition de la Grande Boucle.
« Fin de cycle » par Pierre Balester (La Matinière) :
à l’heure où de nouvelles révélations entachent le cyclisme, l’auteur de
« LA Confidentiel-Les secrets de Lance Armstrong », publié en 2004
(qui révélait, longtemps avant ses aveux, que le champion américain se dopait)
poursuit sa quête à charge. Si Armstrong occupe une place à part dans son
ouvrage, sous-titré : « Autopsie d’un système corrompu », il ne
craint pas d’affirmer que « Le Tour
est mort ». Un paradoxe alors que le Tour du centenaire a été
plébiscité par le public et les téléspectateurs. Glissé dans ses coulisses,
Pierre Balester décrit « un cercle
vicieux qui entretient un Tour de France vicié : l’événement a perdu en
chemin plus qu’un palmarès. En quinze ans de scandales répétés et d’écrans de
fumée, sa crédibilité sportive est réduite à néant, ce qui n’empêche surtout
pas le business de se développer. Les coureurs, seuls fusibles de cette
décadence, ne sont plus qu’un alibi qui gigote entre les paysages et la
caravane publicitaire… » Au sein d’ASO (Amaury Sport Organisation), le
Tour de France est l’affaire la plus juteuse de tous les événements que la
société organise : un budget de 100 millions d’euros et un bénéfice d’environ
30 millions d’euros !
« Le Tour de France pour les Nuls » par Jean-Paul Vespini (First) : nulle trace de polémique dans cet ouvrage rédigé par l’un des meilleurs connaisseurs du cyclisme en France qui comme journaliste à couvert une vingtaine de Tours de France et qui proclame dans sa préface : « On ne peut pas raconter le Tour si on ne l’aime pas ». La célèbre collection ne pouvait pas être absente de la ligne de départ de l’édition du centenaire. En plus de 400 pages, Jean-Paul Versini alterne historique, légende, anecdotes et portraits.
« La caravane du Tour de France » par Yves Arnal (Jacob-Duvernet) : si l’on en croit l’auteur, dès le premier Tour, en 1903, un véhicule publicitaire s’était glissé dans le peloton : une voiture « Cointreau », du nom de la célèbre liqueur, conduite par un garagiste parisien, Ouzou. Cependant, le chocolat « Meunier » est sans doute le premier sponsor de la caravane. Dès 1930, son camion distribue 500.000 chapeaux de papier et, bien sûr, des tablettes de chocolat. C’est cette année-là qu’Henry Desgrange, le créateur du Tour, créa la caravane publicitaire pour renflouer les caisses de l’épreuve. De plus en plus étoffée au fil des années, la caravane publicitaire - qui s’élance deux heures avant les coureurs – du Tour du centenaire comptait 160 véhicules représentants 33 marques qui ont distribué 16 millions de cadeaux. Coût de l’investissement pour les annonceurs : entre 200.000 et 500.000 €.
« Passion maillot vert » par Denis Soula (Cherche Midi) : parrainé par le PMU depuis 1991, le maillot vert (classement par points) - remporté cette année par le coureur slovaque de l’équipe « Cannondale », Peter Sagan – fut créé en 1953 à l’occasion du cinquantenaire du Tour et remporté par le suisse Fritz Schaer, dont « La Belle Jardinière » était le premier sponsor. Dans cet album richement illustré, Denis Soula passe en revue leur légende sous la forme d’un abécédaire : d’Abdoujaparov (trois fois maillot vert du Tour en 1991, 1993 et 1994) à Erik Zabel (le recordman avec six maillots verts, de 1996 à 2001.)
« Le premier Tour de France » par Jean-Paul Vespini (Jacob-Duvernet) : le 1er juillet 1903, à 15 h 16, soixante coureurs s’élancent depuis le café « Le Réveil-Matin », à Mongeron. Le droit d’engagement a été fixé à 10 Francs. Six étapes pour un parcours long de 2.428 km, remporté, le 19 juillet, par Maurice Garin, en 94 h 33 mn 14 s à une moyenne de 25,676 km/h. Il empocha une prime de 6125 francs ! L’épreuve fut émaillée de plusieurs incidents, notamment une sérieuse algarade entre Garin et Augereau qui l’accusait de « l’avoir jeté à terre dans l’étape Bordeaux-Nantes, de l’avoir frappé et d’avoir piétiné sa machine ». Dans cette nouvelle édition de son livre, l’auteur fait revivre l’ambiance de la course et ses personnages pittoresques.
Philippe de La Grange