On vous en parlait, le jour-même sur notre page Facebook, samedi, 27 juillet, une fuite dans un pipeline de la compagnie PTT Global Chemical, libérait 50 000 litres de brut dans la mer. La fuite a eu lieu lors du transfert de pétrole depuis un tanker vers l'oléoduc qui alimente une raffinerie de PTT. Comme souvent dans ce genre de cas, les communiqués officiels se veulent rassurants et minimisent l'impacte réelle de l'incident. Il n'a pas fallu longtemps pour que les messages des premières heures indiquant que les côtes ne seraient pas touchées soient démenties par la réalité: le pétrole touchait Koh Samed. Et l'annonce par PTT faite ce matin, affirmant que la totalité de la nappe sera nettoyée dans les 3 prochains jours laisse tout aussi sceptique. Evidemment, que les autorités, via l'armée mobilisée pour combattre la marée noire et les équipes de PTT vont tout faire pour effacer au plus vite toute trace de l'incident. C'est mauvais pour leur image et mauvais pour le tourisme. Mais le réalisme serait plutôt de concéder que si le gros du pétrole aura peut-être été nettoyé dans ce délai, il devrait y avoir encore des petites nappes résiduelles et des boulettes de pétrole qui toucheront de temps à autres les côtes de la région pendant les semaines voir les mois à venir. Rien de comparable avec le spectacle affligeant de la plage noire et visqueuse d'Ao Phrao, déclarée zone sinistrée, ce dimanche, mais suffisamment pour se rappeler aux bons souvenirs de temps en temps. Le gouverneur de Rayong, un peu plus réaliste, annonce qu'il faudra plus de 15 jours pour se débarrasser du pétrole qui s'est échappé. La marine nationale thaïlandaise indique déjà qu'une partie de la nappe pourrait dériver vers la côte de Rayong. Un événement qui a entraîné de nombreuses annulations de réservations dans les hôtels et guesthouses de Koh Samet et qui devrait faire diminuer sensiblement le tourisme dans la région au moins pour quelques semaines. Voire plus selon l'évolution de la situation.
Mais il y a plus grave. Les touristes reviendront. Ils n'ont d'ailleurs pas vraiment quitté les lieux, les plages les plus populaires et fréquentées de Koh Kamet se trouvent sur l'autre face de l'île et ont été épargnées. La direction que prend la nappe de pétrole laisse penser qu'elle ne viendra pas les souiller. Le plus grave, c'est l'impacte écologique. Même si à voir le balais incessant des speedboats, on a peine à le réaliser, Koh Samed est fait partie d'un Parc National, cd'une zone protégée. Ses fonds marins sont riches et ce pétrole et surtout les produits chimiques utilisés pour le disperser vont très probablement causer de graves dommages à cet environnement privilégié. On ne peut pas croire le vice-président de la compagnie pétrolière quand il affirme qu'il n'y aura pas d'autres dommages pour l'environnement. Beaucoup s'inquiètent de leurs effets sur les coraux et la chaîne alimentaire des poissons. Greenpeace a, de son côté, appelé la Thaïlande à mettre un terme à l'exploitation pétrolière dans le golfe rappelant que "le golfe de Thaïlande, garde-manger du pays, est depuis longtemps sous la menace de marées noires le long des voies de transport, aux points de chargement et déchargement des pétroliers ou en raison des centaines d'opérations de forages". Nul doute qu'on entendra encore parler de cette marée noire. Quant à savoir s'il faut aller à Koh Samet, même si la quasi totalité des plages sont intactes, il est peut-être mieux d'attendre quelques semaines avant de venir y poser ses valises. le temps que les opérations de nettoyage ai fait l'essentiel du travail. Koh Chang étant relativement loin de la zone de la fuite, l'île devrait être épargnée et au pire ne recevoir que quelques boulettes de pétrole.