Inonde-moi, solitude,
Assaillis le dernier bastion de ma vie terrestre
Et détruis le rêve qui me consume.
Et toi, terre, vertigineuse comme un abîme:
Je sais qu’un autre monde
Révèle tous tes secrets
En cette heure lumineuse du matin,
En ce moment qui précède le grand jour de la mort,
Lorsque des voix solitaires m’appelleront pour que je revienne
Renaître dans une autre terre.
Ma solitude se précipite déjà vers sa fin.
Ma vie fut un rêve sans la claire certitude du jour,
Et pour cela je ne suis pas encore maître de la terre.
Mais la vie, jamais, jamais je ne la perdrai.
***
Tor Jonsson (1916-1951) – Un journal pour mon cœur (Ei dagbok for mitt hjarte, 1951)
Lire ce poème en néo-norvégien et en anglais