Pour commencer en parfait gentleman, il y avait de quoi se réjouir à l'idée de passer plus de deux heures en compagnie de Katherine Heigl, cette sacrée gonzesse. Et sacrée actrice, surtout : de loin la meilleure de la série Grey's anatomy, malgré un personnage pas toujours facile à suivre. Après un En cloque des plus sympathiques, la revoici sur grand écran, à l'occasion d'un 27 robes fleurant bon (ou pas) la comédie romantique bien guimauve mais avec du chien.
Bien guimauve, oui. Avec du chien, malheureusement, non. 27 robes, c'est d'abord un imbroglio sentimental peu original et étiré sur deux heures comme s'il s'agissait d'une tragédie grecque. Il faut vraiment être extrêmement sentimental, ou une fille, pour parvenir à se prendre au jeu. L'ensemble manque copieusement de second degré et d'humour. Pour le spectateur mâle, c'est quasiment un documentaire sur l'obsession de certaines demoiselles pour le mariage et les robes blanches, même s'il a suffi d'un seul épisode à Friends pour expliquer cette fascination mieux qu'ici. L'ensemble est loin d'être désagréable, notamment à l'énergie de l'actrice principale, mais c'est typiquement le genre de film qui s'oublie illico une fois vu. D'autant que James Marsden ressemble plus à une andouille qu'à un jeune premier (il n'est pas spécialement mauvais, mais sa tronche de bellâtre ne colle pas avec son rôle à la Hugh Grant), et qu'Edward Burns est incroyablement ennuyeux en homme parfait. 27 robes est définitivement le film du girl power, puisque le seul personnage secondaire vraiment accrocheur est celui interprété par Malin Akerman, déjà explosive il y a peu chez les Farrelly.
Quittant la salle en baillant, le mâle que je suis se rendit compte qu'il était le seul spectateur de la séance à porter un chromosome Y. Il fallait sans doute être idiot pour ne pas comprendre que 27 robes est un film fait par des filles et pour des filles. Et que tous les auteurs de comédies romantiques ne s'appellent pas Richard Curtis.
4/10