Sous ses dehors idylliques, la grande île d'Hawaï abrite une population fort peu civilisée, à l'origine de nombreux désagréments: des milliers de chats de gouttière, qui pillent et lacèrent les poubelles en quête de nourriture. Mais deux ONG ont décidé de répliquer. Et elles affirment que leurs efforts sont en train de payer.
L'Hawaii Island Humane Society (HIHS) et AdvoCats ont entrepris de stériliser ou de châtrer les animaux pour contrôler l'évolution de leur population et protéger les chats de compagnie de l'île de maladies comme le SIDA des chats ou la leucémie.
La HIHS a lancé le mois dernier une vaste campagne de stérilisation et de castration en prévision de la prochaine vague de naissances de la saison. Des cliniques vétérinaires des villes de Kona et Keaau ont procédé à des opérations sur 259 chats sauvages et 120 chats domestiques, selon la directrice de l'ONG Josi Morgan. Les félins étaient, par la même occasion, soumis à des tests et euthanasiés en cas de résultats positifs à certaines pathologies.
Le nombre d'animaux déposés au refuge de la HIHS a du reste sensiblement diminué depuis le lancement du programme de stérilisation il y a trois ans, constate Josi Morgan. Rien que sur la grande île d'HawaJi, la HIHS a euthanasié quelque 10 000 chats sauvages sur l'année fiscale 2006-2007, pour un coût de 30 000 dollars, précise-t-elle.
De son côté, en neuf ans d'activité, AdvoCats a stérilisé 5 000 animaux sur la grande île, indique la présidente de la société Karen Klein, qui témoigne: "J'ai vu des colonies entières disparaître".
L'association, à laquelle participent une trentaine de membres, dépend entièrement des dons volontaires pour financer les interventions médicales. Certains vétérinaires du continent, de passage à Hawaï pour les vacances, acceptent en outre parfois de leur accorder un peu de temps et d'aide.
"Ca n'en finit pas, il y a toujours des choses à faire", observe Karen Klein. "Les vétérinaires du coin sont débordés".
AdvoCats a également aidé plusieurs villes touristiques à mettre en place un programme d'alimentation pour éviter que les félins, affamés, n'errent dans les rues en quête de nourriture. Au moins une demi-douzaine de stations balnéaires sur la côte des comtés de Kona et Kohala ont ainsi adopté des colonies de chats, les stérilisant et leur installant des "restaurants pour chats", régulièrement réapprovisionnés.
"Les villes sont très satisfaites de ces programmes", observe Karen Klein. "Certains hôtels préviennent même leurs clients de l'heure à laquelle les chats sont nourris, pour qu'ils puissent venir voir. Les gens ne se rendent pas compte à quel point ces animaux, qui mangent des rats, des mangoustes et d'autres rongeurs, peuvent être utiles".
Par Karin Stanton.