La Cour des comptes a publié, jeudi 25 juillet, un rapport préconisant au gouvernement français de « rationaliser son soutien aux énergies renouvelables » en ces temps de crise économique et budgétaire.
L’instance de régulation des finances publiques, qui reconnait le bienfait de la politique gouvernementale menée ces dernières années, pointe toutefois certaines insuffisances dans le secteur de l’énergie renouvelable. Les objectifs de 23% de renouvelable d’ici 2020 sont, selon ce rapport, « ambitieux » et « difficiles à atteindre ».
« Pour autant, les premiers retards enregistrés dès 2011 dans la production d’énergies de sources renouvelables et le niveau des efforts à fournir pour atteindre les objectifs fixés en 2020 éloignent la perspective de les atteindre (…). Les suppléments de production à réaliser dans les secteurs de l’électricité et de la chaleur renouvelables entre 2011 et 2020 représentent six et sept fois ce qui a été respectivement réalisé entre 2005 et 2011″ indiquent les spécialistes de la Cour des comptes.
Toujours selon le rapport, les coûts de production élevés entraînant un « système de soutien complexe et d’efficacité variable » n’aide aucunement l’essor des énergies vertes. Pointant l’état fragile du secteur photovoltaïque et le « pari risqué » que représente l’éolien en mer, la Cour des comptes estime que « le coût croissant du soutien au développement des énergies renouvelables conduit à s’interroger sur sa soutenabilité sur le long terme ». Au final, il semblerait que « le coût du soutien aux énergies renouvelables est donc très élevé sans que celui-ci ait apporté, jusqu’à présent, les retombées socio-économiques attendues ».
L’institution ne condamne cependant pas les énergies propres. L’attention est portée principalement sur les coûts de cette transition énergétique. Les spécialistes suggèrent, par exemple, de « réserver les moyens de soutien aux installations les plus efficientes compte tenu de leur coût, de leur part dans la production énergétique et de leur contenu en emplois ».
La Cour des comptes défend également l’instauration de simplifications juridiques pour les secteurs de l’éolien et la géothermie, la mise en place d’un dispositif de contrôle du soutien public ainsi que des appels d’offres favorisant les filières en retards.