Quelle surprise que cette annonce de fusion entre les numéros 2 et 3 mondiaux de la publicité !
Avec ces 2 acteurs très similaires Publicis (Saatchi & Saatchi, Léo Burnett, Digitas, Razorfish…) et Omnicom (TBWA, DDB, BBDO…), nous voyons là une consolidation par le haut spectaculaire qui représente 130 000 personnes, un CA de 17,7 milliards d’euros et une valorisation de 30 milliards.
Au-delà de cette réussite (groupes publicitaires aux enjeux, résultats et forces similaires, gain de la 1re place du classement à la place du britannique WPP, successeur trouvé pour Maurice Lévy en la personne de John Wren…), quelques questions se posent, notamment sur le front de l’emploi.
On connaît certains risques comme les conflits d’intérêts entre de gros clients concurrents directs qui vont se retrouver au sein du même groupe publicitaire (le meilleur exemple étant Coca Cola et Pepsi), ou encore l’aspect réglementaire qui sera surveillé de près par les autorités de concurrence de nombreux pays.
Mais la question la plus cruciale reste celle des salariés : on sait que dans toute fusion, il y a économie d’échelles et cela ne concernera pas que les achats d’espaces médias. Les frais de structure, et donc de personnel, seront impactés. On voit aussi fréquemment, dans le cas de regroupements tels que celui-ci, les managers de haut niveau qui préfèrent partir pour créer leur propre structure… ou bien des managers qui sont trop occupés à gérer la fusion plutôt que leurs clients, ce qui crée des environnements de travail dangereux pour leurs équipes.
En France, la CGT a d’ores et déjà réagi en qualifiant cette fusion de « déraisonnable ». Elle craint « les licenciements, restructurations, harmonisations par le bas des statuts ou des accords…. ruptures conventionnelles et plans sociaux » et demande une intervention du gouvernement.
Dans tous les cas, il y a fort à parier que les lignes bougent dans les mois à venir.
Sources : Libération, BFM, Le Monde, Les Echos