Pour la première fois, le relais français remporte le titre de champion du monde en 4x100m nage libre, épreuve reine de la natation. Après un titre aux JO 2012 et un titre de champion d’Europe en 2010. Mais ce qui est encore plus glorieux, c’est la manière. Sans jamais virer dans le trio de tête durant toute la course, l’équipe de sprinters français l’emporte au finish.
Beaucoup ne retiendrons que la performance finale de Jérémy Stravius, mais ce serait une erreur. Car pour que Stravius touche en premier, il aura fallu que les 3 nageurs précédents, Fabien Gilot, Florent Manaudou et Yannick Agnel, restent constamment à hauteur des premiers.
Je me souviens de la leçon que m’avait donnée un vieux nageur âgé de vingt années de plus que moi, il y a vingt ans de cela, et qui me mettait des raclées aussi bien sur des sprints, que sur de longues distances. Il nous battait par exemple sur un 800m alors que nous tournions à quatre, chacun alignant deux fois 100 mètres, et que nous étions bien plus jeunes que lui. Son propos était simple: pour l’emporter, rien ne sert de mener la course, il suffit de coller au premier sur les trois premiers quarts de la course, puis d’accélérer sur le dernier quart. C’est exactement ce qu’ont fait les sprinters français hier soir.
Au passage, on notera que sur son virage, Stravius est celui qui pousse le plus loin sous l’eau. Une technique qui apparemment a payé hier soir.