« Isicathamiya (avec un c à prononcer comme un clic dental) est un style de chant a cappella, provenant des Zoulous d’Afrique du Sud.
Le mot lui-même n'a pas une traduction littérale ; il est dérivé du verbe zoulou -cathama, qui signifie marcher doucement, ou piétiner soigneusement. L'isicathamiya diffère d'un autre style plus ancien a cappella zoulou, le mbube, signifiant « lion ». le changement du nom marque une transition dans le style de musique : traditionnellement, la musique décrite comme Mbube est chantée de manière forte et puissante, alors que l'isicathamiya se concentre plus sur un mélange harmonieux des voix. Le nom se rapporte également aux mouvements précis et chorégraphiés sur les orteils du style de danse de ces chanteurs.
Les chœurs d'isicathamiya sont traditionnellement tous masculins. Ses racines remontent au début du xxe siècle, quand de nombreux hommes ont quitté leur campagne afin de chercher du travail dans les villes. Lorsque ces ruraux se sont urbanisés, ce style a été oublié durant une grande partie du xxe siècle. Techniquement, l'isicathamiya se caractérise aussi par le nombre de basses, allant de deux jusqu'à six basses pour "Ladysmith Black Mambazo".
Aujourd'hui, les concours d'isicathamiya à Johannesburg et Durban ont lieu la nuit du samedi, avec jusqu'à 30 chœurs concourant de 20h à 8h le matin suivant. »
Les Phuphuma Love Minus, groupe d'isicathamiya, étaient invités aux Scènes d’été de La Villette ; même si on ne comprend pas les paroles de leurs chants, on comprend au jeu de scène chorégraphié qu’il y a là toute la vie, les joies, les peines, l’humour, la colère, la vie quotidienne, la terre natale… Leur costume, en noir et blanc jusqu'aux chaussettes en damier, souligne leurs mouvements ; leurs pieds frappent ou caressent le sol. Les voix nous entraînent loin, loin, et nous ramènent ici. Nous partageons avec enthousiasme leur chant, et quand le chœur, qui a bénéficié d’ateliers dans le cadre de La Villette, les rejoint pour chanter l’hymne sud africain, l’émotion est grande.