Magazine Politique
Barack Obama vient de refuser la proposition de nouveau débat public effectuée par Hillary Clinton.
Ces derniers temps, les victoires peuvent être programmées par deux facteurs techniques :
* l'implication des leaders locaux du Parti Démocrate. Si les grands élus locaux choisissent clairement un camp, celui-ci l'emporte quasi-assurément,
* la sociologie de l'Etat concerné. La bataille n'est plus seulement rude entre les candidats. Elle est surtout rude entre des corps électoraux qui ont choisi leurs camps de façon de plus en plus tranchée et homogène. Ce rapport sociologique parce qu'il est particulièrement tranché porte en lui le rapport politique.
Pour provoquer des surprises, il faudrait désormais :
* un ticket qui redistribue les cartes comme l'éventuel soutien de John Edwards ou de Nancy Pelosi pour Barack Obama. Des soutiens qui feraient bouger de la middle class blanche tout particulièrement,
* une énorme bavure qui discrédite durablement un candidat,
* une déclaration très forte d'un candidat pouvant faire évoluer un camp à ce jour perdu.
En l'absence de l'un de ces éléments, les prochains scores sont structurellement établis et conduisent à une convention désastreuse parce que lieu de déchirures sous les yeux des médias donc de l'opinion.
Il reste encore 9 primaires. Le 6 mai connaître celle de Caroline du Nord (115 délégués) et celle d'Indiana (72 délégués).
Avant ces primaires, Barack Obama compte 1 724 délégués tandis qu'Hillary Clinton compte 1 593 délégués en incluant dans ces deux chiffres les super-délégués qui ont exprimé leur soutien pour l'un ou l'autre des candidats.
21 débats publics sont intervenus mettant en présence Obama et Clinton.
Il y a 131 délégués d'écart ! Ce chiffre résume à lui seul le blocage du dispositif.
C'est une sélection sans fin qui vide les caisses des candidats, qui épuise l'énergie des deux camps, qui radicalise les électorats respectifs.
Bref, c'est un processus qui fragilise terriblement le vainqueur.
Certes, McCain peine à rester dans la course médiatique. Mais il organise avec patience et calme sa " finale " observant ses concurrents consacrer des forces disproportionnées à l'actuelle étape de sélection. Ce cas historique pourrait conduire le parti Démocrate à adapter des règles pour éviter qu'il ne puisse se reproduire.
Les instances du pati Démocrate sont d'ailleurs actuellement exposées à de nombreuses critiques de ceux qui annoncent la catastrophe pour novembre 2008. Il est certain que ce pronostic se vérifie, le Parti Démocrate vivra une crise profonde tant la réécriture de l'Histoire donnera raison à ceux qui réclament une Convention exceptionnelle dans de brefs délais pour mettre un terme à cette compétition jugée " suicidaire ".
Barack Obama fait désormais la course en tête et ne peut prendre le risque d'une "bavure". Il doit compter avec les militants et les instances du Parti Démocrate pour une décision rapide consistant à trouver une issue exceptionnelle à une ... situation exceptionnelle.
Pour cela, il a intérêt à geler les positions et placer Hillary Clinton dans la place de la seconde qui conduit le parti à sa défaite.