Hippodrome de la plage, Hyères, 26 Juillet 2013.
Alors que les autres bons festivals Varois (Rockorama et Plage De Rock) ont du malheureusement annuler leur édition cette année, on est plutôt content de pouvoir se rendre à la première soirée du toujours alléchant Midi Festival.
Comme chaque année, une bonne moitié des groupes programmés sont encore peu connus mais il suffit de se rendre sur leur site pour voir à quel point ils ont eu le nez creux coté révélations indie.
Quelques impondérables au cours du trajet nous empêcheront néanmoins de voir les deux découvertes du soir, Appletop et Splashh, ce n’est que partie remise.
Comme pour Primal Scream en 2011, on se désole un peu du faible remplissage des lieux pour cet hippodrome qui accueillera sans doute plus de monde pour Nolwenn et Bruel dont les affiches sont omniprésentes dans la ville.
Aucun doute en voyant les nombreux t-shirt de Joy Division, c’est bien la venue de Peter Hook & The Light qui a attiré la majorité des spectateurs.
Un bien étrange concert pour qui n’a jamais vu et entendu Ian Curtis que via des images d’archives ou bootlegs plus ou moins officieux.
Fâché avec les autres membres de New Order (dont j’avais adoré le concert l’an dernier aux Nuits Sonores), Peter Hook s’est lancé il y a peu dans une tournée de reprises de son premier groupe avec des punks sensiblement plus jeunes dont son fils.
N’ayant pas lu de chroniques de ses précédents concerts avec cette formation, j’ai eu comme certains la surprise de le subir au chant et malgré l’admiration que j’ai pour le musicien (j’aime même ses éphémères Monaco c’est dire), force est de constater que c’est un choix plus foireux qu’autre chose.
Timbre faux, manque évident de souffle, les premiers "No love lost", "Disorder" et "She’s lost control" déroutent même si cela reste de grandes chansons et que ses sbires assurent pas mal.
On remarquera l’absence de morceaux plus introspectifs comme "Atmosphere", c’est le répertoire le plus brut qui est privilégié avec un son agressif qui ravit les inconditionnels aux premiers rangs.
Malgré ces importantes réserves, entendre en live les classiques "Isolation", "Varsaw", "Shadowplay" balancés avec cet aplomb procure un certain plaisir.
La seule chanson de New Order "Ceremony" précède les deux incontournables "Transmission" et "Love will tear us apart" repris en chœur par un public joyeux pour certains, divisé pour d’autres.
Changement de plateau au son d’un vieux T.Rex et voilà The Horrors sur scène pour la première fois dans la région.
Groupe au succès croissant qui devrait sortir son quatrième album dans les mois à venir, au public nettement plus jeune mais tout aussi enthousiaste.
Première qui sera pour moi une déception, pas tant au niveau de la prestation des Anglais mais du son globalement mauvais du début à la fin.
Difficile de réellement apprécier dans de telles conditions la voix de Faris Badwan, noyée dans une bouillie sonore très loin des arrangements envoûtants des disques.
Comme pour Peter Hook, les chansons sont suffisamment fortes pour instaurer une ambiance mais ça aurait pu, ça aurait du être tellement plus prenant.
Reste que ça fait plaisir de voir sur scène le groupe de faux branleurs revisiter le son krautrock via le génial "Sea Within a Sea", nous faire dodeliner sur "Still Life" et nous emmener très haut avec l’interminable "Moving Further Away".
Soirée mitigée donc, en deçà des espoirs qui ont motivé cette petite escapade mais on ne regrette pas non plus le déplacement et vu que l’on a toujours pas de festival équivalent à Marseille on reviendra sans doute à la prochaine édition et aux suivantes.