Le quatuor à cordes "La Fugue" est un des ensembles musicaux les plus célèbres au monde. Les quatre musiciens sont considérés comme virtuoses et indissociables. Pour fêter leurs 25 ans d'existence, ils décident d'offrir à leur public, un des morceaux les plus difficiles du répertoire de Beethoven. Mais, au début des répétitions, le violoncelliste apprend qu'il est atteint de la maladie de Parkinson. Cet évènement va peu à peu révéler les secrets du groupe et le mettre à mal.
Une bonne surprise que ce film vu complètement par hasard, puisqu'en fait nous nous sommes trompés de séance pour "Le Congrès" et avons choisi "Le Quatuor" par défaut. Bien nous en a pris puisque nous avons passé un bon moment.
Certes, il n'y a rien de bien novateur, c'est le schéma classique du petit grain de sable qui vient disloquer une machine bien huilée en apparence. Les acteurs sont tous excellents, particulièrement Philip Seymour Hoffman (mais a-t-il été seulement médiocre une fois ?), le scénario efficace. Tout est réuni pour que cela fonctionne, et c'est le cas bien évidemment.
Cependant, il y a un petit plus qui fait que de distrayant, ce film devient passionnant : le milieu dans lequel il se déroule, celui d'un groupe de musiciens classiques. C'est ainsi tout le processus de création qui est distillé, décortiqué. On comprend que ce qui fait l'alchimie d'une formation musicale est ténu et doit toujours être entretenu sous peine d'exploser. Chaque membre doit s'effacer dans l'intérêt du groupe, quand l'un d'entre eux cesse de le faire pour exprimer son individualité, le groupe ne peut plus tenir. De comédie dramatique le film se transforme peu à peu en étude sociologique sur le monde musical.
Si l'on rajoute à cela que la fin est inattendue et très belle, il n'y a vraiment aucune raison de bouder son plaisir. Attention à ne pas se tromper de séance cependant !