Le croco et l’Australien
Chez le croco, c’est plutôt pas mal : il y a de longues plages de sable fin bordées de forêts tropicales. Des décors sublimes, sortis tout droit d’une brochure touristique. On s’y balade sans problème, on tâche simplement d’éviter de trainer vers les rivières qui débouchent sur cette plage.
Il y a des trous d’eau où il est interdit de se baigner. Les locaux y vont parfois, si l’eau est claire. Nous, simples touristes, ne nous y risquerions pas, d’ailleurs de nombreux panneaux sont là pour nous en dissuader. Il faut être vigilant : même les rivières situées à une dizaine de kilomètres de la plage peuvent être habitées.
Le croco est un calculateur. Il observe sa proie, jour après jour, jusqu’à connaitre sa routine par coeur, avant de l’attaquer. Vous pouvez prendre une photo au bord de l’eau sous le nez d’un croco sans le savoir. Il est là, tapis dans l’obscurité, il vous observe. Il calcule vos gestes, votre corpulence, vos allers et venues au bord de l’eau. Et un jour, lorsqu’il l’aura décidé, il vous chopera.
Ca n’empêche pas les locaux d’avoir des chiens et de les emmener en balade au bord de l’eau. Il y a aussi des écoles bâties pas loin des zones dangereuses. Parfois, la vache d’un troupeau est emportée, mais que voulez-vous, c’est la vie, vous diront-ils. C’est un événement ordinaire de leur quotidien. Le croco est craint, mais respecté. On roule un peu des mécaniques devant les touristes mais au fond, on s’en fiche : un croco ou un lézard, c’est pareil après tout.
Cette relation à l’animal prédateur me fascine. C’est, je trouve, une belle leçon de cohabitation… qui mériterait peut être d’être exportée dans nos contrées françaises, qui sait ?