Couarde, trouillarde ? Possible. Je suis parfois tentée de faire demi-tour, d’oublier mes vœux de marche en avant et de rester tranquillement tapie dans mon célibat, voire dans ma solitude.
Et pire encore de me consoler à grands renforts de nutella-crème fraîche et de macarons framboise-pistache. Après tout jamais une tablette de chocolat ne va vous tromper avec le paquet de biscottes voisines, jamais une tartelette aux fraises ne va vous reprocher de lui avoir préféré un joli petit Paris-Brest, pas plus que vous ne pourrez décevoir la salade de tomates-mozzarella ni briser le cœur du concombre oublié aux fins fonds du frigo…
On dit souvent que les femmes sont difficiles à satisfaire, trop exigeantes, quand elles ne sont pas versatiles et lunatiques… Allez savoir, il y a peut être une part de vrai là-dedans, mais je ne me reconnais pas dans ces travers là. Certes je m’en coltine pas mal (impulsive, émotive, je doute facilement de moi, blabla, blabla…) mais question complexité je trouve les hommes de plus en plus forts au fur et à mesure de mes histoires ou plutôt de mes mésaventures.
De ces mésaventures passées, in fine, les tors étaient toujours partagés dans le fond. Si certains ont été les pires des mufles, j’ai aussi accepté ce comportement de leur part parce que j’étais incapable de m’aimer assez pour quitter ces situations délétères. Longtemps j’ai cru que je gagnerais en estime de moi à travers l’amour de l’autre ou encore qu’être aimée n’étais qu’une utopie vu que le premier homme de ma vie (mon père) m’avait abandonnée.
Et puis, de ce passé a fini par ressortir quelque chose de bon. J’ai fini par accepter de ne pas avoir un corps parfait, que ce n’était pas la clé du bonheur. J’ai vu doucement aussi mes idéaux féminins évoluer et m’amener vers plus d’indulgence et de bienveillance avec moi-même. (Évidemment ce cheminement n’est pas dénué d’embûches, ni de rechutes, parfois encore je ne trouve pas ça si évident de m’accepter telle que je suis…)
Mais parfois la situation se corse. Ce qui me paraissait réjouissant devient source de problèmes. Et là j’ai juste envie de tout envoyer balader. Envie de vite retrouver ma coquille protectrice de fille banale et insipide. De me gaver de nourritures sucrées, de me cacher encore un peu plus sous quelques nouveaux kg boucliers, histoire d’avoir définitivement la paix et de ne plus avoir à me heurter au moindre problème de séduction ou de relation amoureuse.
Voilà un exemple de "décision" impulsive que je suis tout à fait capable de prendre sous le coût de l’émotion… Enfin plus un auto-sabordage programmé plus qu’une réelle décision réfléchie.
Enfin, tout ça pour dire que j’aimerais ne pas avoir à choisir entre les hommes (enfin UN seul m’irait très bien…) et le chocolat (et toutes ces déclinaisons…) mais que cela me semble bien compromis certains soirs de doute (et oui, impulsive et perpétuellement inquiète ou presque).