vendredi 5 juillet 2013
Le gouvernement a choisi d’inscrire une nouvelle réforme des retraites au menu de la 2e conférence sociale du quinquennat la considérant essentielle pour préserver notre système par répartition. Nous souhaitons que cette réforme soit conduite par des négociations sans précipitation, ni ultimatum. Rappelons qu’en Suède, une telle réforme a nécessité plusieurs années d’élaboration. Nous sommes conscients que le déficit actuel de 20 milliards d’euros pose problème mais rappelons que ce montant ne représente que moins d’un tiers des fraudes fiscales.
Dans l’histoire récente, la gauche au pouvoir reste associée, y compris par des citoyens d’autres sensibilités à des avancées sociales fortes avec notamment les 35H et surtout la retraite à 60 ans en 1981. Que souhaitons-nous inscrire dans l’histoire ?
Nous considérons que les décisions qui seront prises en septembre prochain devront s’inscrire dans une démarche de progrès et en opposition aux contre-réformes Raffarin-Fillon-Sarkozy, qui n’ont réglé aucun problème. Dans les nombreux défilés des manifestations de l’époque, nous étions nombreux, nous socialistes à proposer une démarche alternative et progressiste. Nous serons rappelés demain à nos engagements d’alors.
En 2010, notre parti peut s’enorgueillir d’avoir travaillé et élaboré des propositions cohérentes basées sur des statistiques implacables. Au sempiternel rappel « l’espérance de vie s’allonge », nous répondons que l’espérance de vie en bonne santé en France comme partout en Europe et aux États-Unis baisse ou stagne dans le meilleur des cas : selon une étude de l’INSEE de 2010, les Français ont perdu 1 année d’espérance de vie en bonne santé (62 ans pour les hommes et 63,5 ans pour les femmes) depuis la crise de 2008.
Ajoutons que ces statistiques rappellent cruellement les inégalités sociales lourdes de conséquences pour l’espérance de vie. À 35 ans, un ouvrier a une espérance de vie de 7 ans inférieure à celle d’un cadre.
Les hypothèses récentes qui circulent dans les médias laissent planer de sombres doutes sur les décisions gouvernementales et nous espérons que nos camarades sauront se rappeler les positions qui étaient les leurs il y a de cela 3 ans à peine, reprises d’ailleurs pendant la campagne présidentielle de 2012. Parmi elles, citons quelques exemples emblématiques en citant un texte adopté par le BN le 18 mai 2010 :
« le maintien de l’âge légal de départ à la retraite à 60 ans »,
« faire en sorte que les salariés ayant occupé des emplois pénibles puissent bénéficier d’une retraite anticipée par exemple en majorant d’un coefficient les trimestres travaillées dans ces conditions »,
« un niveau de pension permettant aux retraités de vivre correctement »,
« l’introduction de nouvelles ressources dans le système, alors que la droite n’a jamais pris d’initiative sur ce plan (…) élargissement de l’assiette des cotisations à la valeur ajoutée, le prélèvement sur les stocks-options »,
« la sauvegarde du système de répartition ».
Sur ce dernier point, nous serons particulièrement sensibles aux orientations du gouvernement sur la durée de cotisations. L’augmenter inconsidérément, reviendrait à accentuer un système à deux vitesses déjà connu : les plus aisés peuvent souscrire des assurances privées pour s’assurer des retraites confortables quand les plus en difficulté s’enfoncent dans la précarité par une retraite tronquée par des décotes insupportables. Rappelons que le fonds de réserve pour les retraites, mis en place par Lionel Jospin et largement fragilisé par la droite, peut constituer un outil puissant de mise à contribution des revenus du capital.
En soutien à notre gouvernement, nous considérons que la bataille capitale à mener est celle de l’emploi. Seule la diminution durable et drastique du chômage nous permettra de pérenniser notre système de retraites.
Certains que nos instances nationales sauront respecter les militants et leur parole d’hier, certains que notre parti ne choisira pas la voie de la régression mais celle de l’histoire progressiste, nous militerons dans les semaines qui viennent en ce sens.
Le 27 juin 2013