« Lire Hannah m’a entraînée très loin » écrit Laure Adler. Après 7 années de travail, elle nous tend la main pour nous guider dans les pas d’une femme d’exception. Elle ne prétendait pas être philosophe mais s’interroger sur la définition de la philosophie. Née avec des capacités intellectuelles hors norme, dans un milieu propice, la recherche de la vérité est sa principale raison de vivre. « La vérité est le critère le plus élevé de la pensée (…). Sans pensée il n’y pas de vérité. »
C’est une véritable exigence qui va jalonner toute sa vie d’intellectuelle. Comment s’approcher d’un tel idéal sans contradiction, controverse et même parfois mauvaise foi ? C’est la confrontation de ses idées, poussées jusqu’à leur paroxysme, la résistance de ses contradicteurs qui aiguillonne sa propre pensée. Rien n’arrête cette femme de conviction de dire tout haut ce qu’elle pense. Ni les insultes, la solitude, ni l’incompréhension, même de ses pairs, ne vont la détourner de ses recherches.
Sa vie amoureuse, ses amitiés vont l’aider à surmonter les moments difficiles. Elle connaîtra aussi ses heures de « gloire».
Bien entendu, il est question du procès Eichmann et de son retentissement. Mais cela ne constitue qu’une partie des 579 pages qui nous transportent dans la vie d’Hanna, sa pensée profonde.
On suit l’étudiante, l’exilée, la paria, la journaliste, la militante politique, la femme amoureuse, l’amie. Indépendante, fidèle en amitié, courageuse, radicale, travailleuse acharnée, mangeuse de livres. .. Impossible de réduire ainsi la vie et la personnalité d’Hannah. Lire ce livre permet de les appréhender.
« L’amoureuse éperdue de philosophie savait que la pensée était une préparation à la mort. Prête, elle l’était depuis longtemps. Cinq ans avant de disparaître, elle écrivait : la mort est le prix que nous payons pour la vie, pour le fait d’avoir vécu.»
Rassurez-vous, inutile d’avoir fait des études de philosophie pour s’aventurer à lire cette passionnante biographie.
Brigitte.