Situé en pleine guerre froide, ce récit d’espionnage s’amuse non seulement à réinventer l’Histoire, mais s’attarde également sur le passé de Nico, la jeune héroïne adoptée par un ex-agent de l’O.S.S. et recherchant désespérément sa mère. Jusque là tout va plus ou moins bien car le lecteur a droit à un bon mélange d’action, d’espionnage, de géopolitique et de drame humain. Malheureusement, Fred Duval veut parfois en faire trop et égare par moment le fil rouge de son histoire. Passant d’un personnage à l’autre, multipliant les rebondissements, les clins d’œil musicaux et les apparitions de personnages historiques (Staline, Fidel Castro, Eisenhower…), l’auteur finit par perdre le lecteur. Ce dernier passe certes un bon moment, mais perd un peu de vue l’intérêt du scénario, au détriment d’éléments amusants et divertissants, mais qui n’apportent pas grand-chose à l’intrigue.
Visuellement, le trait de Philippe Berthet convient parfaitement à cette aventure qui se déroule dans les années 50 et 60. Issu de la veine ligne claire, ce dessin très esthétique insuffle un côté délicieusement kitsch à cette histoire retro-futuriste.