L’homme incise la cuisse du capitaine en souriant, il pose ensuite le scalpel sur la table. De la buée apparaît sur ses lunettes alors qu’il regarde longuement les savants mécanismes qui composent la jambe biomécanique. — Fascinant ! Je n’ai jamais rien vu de pareil de ma carrière de professeur ! Il approche ses doigts des roulements et pousse un cri. — Ma main brule ! crie l’homme qui essaye en vain de retirer sa main de la jambe. — Détachez-moi ! répond Némo. L’homme à la blouse regarde fixement le capitaine. La douleur devient insoutenable. Il acquiesce de la tête et libère le bras droit de Némo retenu par une lanière en cuir. D’un geste rapide, le capitaine détache la main de sa jambe avant d’effectuer une clef de bras au professeur. Le capitaine récupère le scalpel et tranche ses liens. Il se jette ensuite sur l’homme à la blouse qui rampe en direction d’une porte au fond de la pièce. — Ne me tuez pas, pitié ! — Prêt pour une dissection ? questionne Némo qui pose la lame du scalpel contre la pomme d’Adam du professeur. — Pitié. L’homme se met à genoux devant le capitaine qui sourit. D’un revers de la main, il frappe son adversaire aux cervicales. La porte s’ouvre brusquement, un clown armé d’un revolver surgit. Le capitaine se précipite dans sa direction, lui assène un coup dans le ventre avant de lui balancer un uppercut au visage. Le clown chancelle et s’effondre. Némo ramasse l’arme à feu et ouvre la porte.
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Le vieux marin pénètre dans une grotte d’une centaine de mètres carrés. Devant lui, des rangées de stalagmites forment une étrange forêt de pierre. Il distingue au centre de la grotte une serre en forme de dôme où une végétation luxuriante semble être devenue la maitresse des lieux. La lumière lunaire se reflète sur la structure en verre. Némo menace de glisser plusieurs fois sur le sol de la grotte au cours de son avancée. Arrivé devant la serre, un léger souffle de vent fait voler ses habits en lambeaux, il lève la tête. Un puits de lumière a été creusé dans la roche. Des cris, une porte claque, des clowns armés pénètrent à l’intérieur de la caverne. Le capitaine se précipite dans la serre dont la porte est entrouverte. Les plantes ont totalement envahi la structure, la chaleur est étouffante. Des fleurs aux pétales rouge sang entourent Némo. Le marin qui avait pourtant traversé de nombreux pays, ne reconnaissait aucun des végétaux ici. La voix de Salieriti résonne à l’extérieur. Une main agrippe celle de Némo qui se retourne et fait face à l’horreur. Des corps humains sont emprisonnés dans la végétation luxuriante, figés dans une gigantesque toile d’araignée végétale. Les plantes ont poussé le long des corps qu’elles retiennent fermement grâce à un entremêla de tiges gorgées de sang qui plongent dans les orifices respiratoires. Un alambic placé au centre de la pièce semble récolter l’étrange récolte de ses plantes dévoreuses d’hommes. Une femme emprisonnée dans cet enfer vert tient la main de Némo, des larmes de sang coulent le long de son visage. Les tiges le long de son corps se mettent alors en mouvement. À cet instant, une fleur rouge fleurit dans sa bouche. La vie vient de quitter le corps de la femme qui relâche la main du capitaine. Si Némo possédait le corps d’un robot, des sentiments humains l’animaient encore. La fureur envahit son âme. Il connaissait maintenant le secret de longévité des Cagliostro, l’origine du breuvage qui leur offrait la vie éternelle. Il allait arrêter tout ça même s’il devait se sacrifier. Némo savait ce qu’il lui restait à faire. Dans 5 minutes, la pile atomique qui lui donnait la vie exploserait et mettra fin à toutes ces horreurs — Je la vengerai ! Vous mourrez tous ! Il enclenche le compte à rebours et sort de la serre.
Retrouvez-nous à partir du samedi 17 aout pour la suite des aventures du Club de l’Araignée. Bonnes vacances à tous !
William et Nicolas