Va, chanson, à tire-d'aileAu-devant d'elle, et dis-luiBien que dans mon coeur fidèleUn rayon joyeux a lui, Dissipant, lumière sainte,Ces ténèbres de l'amour:Méfiance, doute, crainte,Et que voici le grand jour! Longtemps craintive et muette,Entendez-vous? La gaîté,Comme une vive alouette,Dans le ciel clair a chanté. Va donc, chanson ingénue,Et que, sans nul regret vain,Elle soit la bienvenueCelle qui revient enfin.
Paul Verlaine, Va, chanson, à tire-d’aile, dans: La bonne chanson, Jadis et naguère, Parallèlement (coll. Poésie/Gallimard, 2007)
image: Eugène Carrière, Paul Verlaine / 1891 (eugenecarriere.com)