« La vague
criminelle des années 50 aux années 80 paraît de plus en plus
comme une anomalie historique. » Pays développés : pourquoi le crime faiblit-il en temps de
crise ? Curieuse question que se pose The Economist. Beaucoup de
phénomènes seraient à l’œuvre. Quelques-uns technologiques : la société
est mieux armée pour détecter le criminel et pour défendre des biens qui
deviennent aussi moins tentants (les voitures ne sont plus des raretés). D’autres
sociétaux : épidémie de drogue en recul, repopulation des centres-villes. (Pour
ma part, je me demande s’il ne faut pas aussi chercher du côté de la protection
sociale. Et interrogation : pourquoi nous parle-t-on autant d’insécurité ?) Preuve de ce phénomène ? Aux USA, un jeune noir est abattu sans que cela
suscite de révolte violente.
Autre tendance sociétale : l’emploi deviendrait
favorable aux vieux. Les
gouvernements ne croient plus qu’ils doivent laisser la place au jeune. Et ils
sont mieux formés et en meilleure santé que jadis.
L’Europe légifère sur
Internet. Essaierait-elle de défendre les intérêts de ses industries
numériques contre ceux des Américains en cherchant à protéger les données individuelles ? Phrase de
Jean-Louis Bruguière : « Pour
les Américains, la protection des données est une question de droit de la
consommation, pour les Européens, c’est un droit fondamental. » Peut-être
aussi essait-elle de corriger un biais du marché européen, extrêmement
concurrentiel, qui comprime les revenus et empêche les investissements (l’Europe
serait-elle allé un peu loin dans l’idéologie de la liberté des marchés ?).
Toujours est-il que les banques devraient se débarrasser de leurs services
informatiques et passer au cloud computing. Pour raison d’économie. Les petites
y sont déjà, les grosses y vont lentement. Ce n’est pas sans risques.
Tendance à la réforme
politique, plutôt qu’économique (libérale) ? Enrico Letta voudrait s’en
prendre à un système d’équilibre Sénat / chambre des députés qui conduit à une
instabilité permanente. La victoire électorale de M.Abé pourrait préfigurer une
modification de la constitution japonaise. Quant à la Grèce et au Portugal, ils
paraissent, toujours, victimes du cercle vicieux de la rigueur. Scandale en Espagne.
Apparemment lié au fait que la crise y est due à une spéculation immobilière dans
laquelle baignait le politique. Une intéressante remarque sur Mme Merkel :
ses origines orientales font qu’elle se sent plus proche de la Pologne que de
la France.
Chine. Elle ferait
payer aux étrangers sa lutte contre la corruption (Glaxo SmithKline). Et la
bourse ferait payer aux entreprises un trop fort engagement en Chine. L’économie
chinoise freinerait, ses exportations pénalisées par le prix de sa monnaie. Elle se redéploierait, vers le service et la consommation interne. Sainement ? Elle semblerait surtout tirée par les investissements et l'emprunt.
MOOCS. Comme souvent avec Internet, on est incapable de
savoir si cela sera bon, ou aura des effets pervers. Ou encore ce que l’on doit
en faire (former les enfants ou les adultes ?). Une fois de plus cela secoue
les acteurs en place. Car les barbares (par exemple les éditeurs de presse) voient
là un bon moyen d’étendre leur territoire.
Banques américaines.
Bons résultats trimestriels, mais ambiance maussade. La réglementation a le
haut du pavé. Elles font le gros dos.
Energie renouvelable.
Ça n’arrête pas d’aller mal. L’Espagne doit revenir sur un programme d’aide à l’énergie
solaire, qui a été ruineux (les subventions auraient atteint 8,1md€ en 2012). (Cela
ne va-t-il pas aggraver la crise économique ? « les prêts à l’énergie renouvelable sont estimés valoir 30md€ ».)
Et le climat ne serait pas favorable. La hausse de température liée à l’émission
de CO2 serait moindre que prévu.
L’homme a-t-il la
guerre dans le sang ? Une relecture de statistiques semble dire que
non. La guerre serait une cause minoritaire de décès de la main de l’homme chez
les chasseurs cueilleurs. Pourquoi l’athlète
se drogue-t-il ? Parce que les régulateurs sont sous la pression du
marché. Et le marché ne veut pas qu’une application trop stricte de la loi tue
le sport.