Cette semaine, je continue sur ma lancée (souvenez-vous, vendredi dernier, je vous parlais du Roi et l'oiseau) et m'offre une programmation spéciale "grand enfant" avec non pas un mais deux films d'animation (Monstres academy et Epic : la bataille du royaume secret). Derrière ces deux productions, ce sont surtout deux spécialistes de l'animation qui s'affrontent : Dan Scanlon (scénariste de Cars, storyboardeur de Toy Story 3...) et Chris Wedge (réalisateur de l'Âge de Glace). Et à travers eux, deux studios.
Alors qui de Pixar (Monstres Academy) ou de BlueSky (Epic : la bataille du royaume secret) l'emportera ?
- Montres academy (Dan Scanlon) Une préquelle quelque peu rudimentaire centrée sur la jeunesse de Bob et Sulli (l'inoubliable tandem de Monstres & cie) et plus spécifiquement sur leur rencontre improbable au sein de la Monstres Academy. Le dernier rejeton des studios Pixar choisit donc ici de s'intéresser aux affres de l'université américaine et, sans réelle surprise, n'évite pas les poncifs du genre (mascotte, fraternité et de ce fait, sacro-sainte opposition entre les stars du campus et les losers). Si nombre d'idées s'avère sympathiques, ce buddy-movie manque toutefois cruellement d'originalité à mon sens. Les différents protagonistes par exemple ne se distinguent pas particulièrement voire souffrent d'un charisme en dent de scie. En outre, j'ai été extrêmement désappointée par la quasi totale absence d'humour de Monstres academy (ni les adultes ni les enfants ne riaient dans ma salle). Dan Scanlon semble avoir voulu mettre l'accent sur l'émotion – voire la morale – et parvient il est vrai à dépeindre ce cadre si formateur dans lequel tout un chacun expérimente la désillusion et la réussite mais aussi et surtout la tolérance mais il ne réussit toutefois pas à distraire pleinement son spectateur qui reste sur sa faim. En résumé, une création sympathique mais somme toute insuffisante. Et définitivement pas la meilleure cuvée Pixar.En deux mots : attendrissant et conventionnel.
Le petit plus : Monstres Academy fourmille de clins d'œils qu'on ne peut, malheureusement, pas déceler sans en avoir eu connaissance au préalable. La maison de la fraternité dans laquelle échouent Bob et Sully ressemble par exemple comme deux gouttes d'eau à celle dans laquelle a grandi Dan Scanlon, le réalisateur. La bibliothèque Bohol Hall fait quant à elle référence à l'artiste qui l'a créée : Nelson Bohol. Enfin, l'adresse indiquée sur la carte professionnelle de Don Carlton est celle des studios Pixar, à une lettre près (1200 Dark Avenue / 1200 Park Avenue).N'hésitez pas si :
- vous aimez les buddy-movies ;
- les épilogues prévisibles ne vous dérangent pas (c'est un prequel donc on connait nécessairement la fin) ;
- vous recherchez un film d'animation plus attachant que drôle ;
- vous attendez le même niveau que Monstres & cie ;
- les incohérences vous donnent de l'urticaire ;
- vous êtes las des films qui évoquent la vie sur un campus américain ;
Le petit plus : Epic est inspiré du livre pour enfant de William Joyce (The Leaf Men and the Brave Good Bugs) qui n'est autre que l'un des producteurs et scénaristes de ce film. À noter également, la jeune héroïne d'Epic (Mary Katherine) porte le prénom de la fille dudit William Joyce, fille qui est malheureusement décédée.N'hésitez pas si :
- vous aimez les films d'animation enchanteurs ;
- voilà longtemps que vous n'êtes pas tombé sur une 3D utile (pour une fois, elle l'est !) ;
- vous accordez une grande importance au casting vocal (avec Amanda Seyfried, Colin Farrell ou encore Christoph Waltz au compteur, vous devriez être satisfait) ;
- vous avez horreur des intrigues manichéennes (ici c'est clairement le bien contre le mal, les gentils contre les horribles méchants) ;
- les intrigues sur fond écolo, très peu pour vous ;
- vous avez détesté Arthur et les Minimoys (bien que ce ne soit pas tout à fait le même univers, le postulat est identique) ;