Certains décongestionnants vont soulager un nez bouché mais, chez les femmes enceintes, certains de leurs composés, la phényléphrine et la phénylpropanolamine peuvent augmenter le risque de malformations congénitales rares, selon cette étude internationale menée sur plus de 20.000 enfants. Ces conclusions, révélées dans l’American Journal of Epidemiology soutiennent l’association entre une utilisation de ces sprays au cours du premier trimestre de grossesse et le risque de certaines malformations congénitales spécifiques rares.
Les chercheurs de Harvard, de la Boston et Singapore University ont mené une vaste étude sur 12.734 enfants atteints de malformations congénitales et 7.606 bébés témoins sains pour déterminer le lien entre l’utilisation de ces décongestionnants nasaux chez la mère au cours des 12 premières semaines de grossesse et certaines malformations. Les mères ont été interrogées par questionnaires dans les 6 mois de leur accouchement sur leurs facteurs médicaux et de style de vie, dont l’exposition à des médicaments dans les 2 mois précédant ou durant la grossesse. Les chercheurs ont comparé les données des cas et des témoins.
Leur analyse a identifié un lien possibleentre les malformations congénitales et 2 composés présents dans les décongestionnants, la phényléphrine et la phénylpropanolamine.
· le risque d’un défaut de naissance des cavités cardiaques (défaut endocavitaire) s’avère 8 fois plus élevé chez les mères qui ont pris de la phényléphrine durant les 12 premières semaines de grossesse, avec cependant une augmentation du risque qui reste faible en valeur absolue, soit 0,27% de risque en plus (OR : 8,0 IC : 95% de 2,5 à 25,3).
· Les mères qui ont pris de la phénylpropanolamine au cours du premier trimestre de grossesse s’avèrent
- 7,8 fois plus susceptibles d’avoir donné naissance à un enfant présentant des malformations de l’oreille (OR : 7,8 IC : 95% de 2,2 à 27,2)
- 3,2 fois plus susceptibles d’avoir donné naissance à un enfant présentant une sténose du pylore (malformation du muscle de l’estomac) (OR : 3.2 IC : 95% de 1.1 à 8.8).
Le risque reste très faible : Si les auteurs concluent à l’association entre l’utilisation par la mère, au premier trimestre de grossesse, de décongestionnants intranasaux et le risque de certaines malformations congénitales, ces associations restent limitées à un petit nombre de malformations congénitales. Enfin, ces associations identifient des malformations qui affectent moins de 1 pour 1.000 nourrissons.
Source: American Journal of Epidemiology online July 3 2013 doi: 10.1093/aje/kws427 Use of Decongestants During Pregnancy and the Risk of Birth Defects (Vignette© CandyBox Images – Fotolia.com, visuel NHS)