Une belle saloperie, polar de Robert Littell

Publié le 26 juillet 2013 par Mpbernet

26 juillet 2013

C’est le premier ouvrage de Robert Littell que je lis. A vrai dire, c’est Claude qui l’avait acheté car il apprécie beaucoup cet auteur et ses romans d’espionnage si bien documentés comme "La Compagnie". Et j’imagine que cette histoire est l'exercice de style d’un écrivain confirmé, qui s’est amusé à concevoir une nouvelle aventure de Philip Marlowe, incarné par Humphrey Bogart, sans doute sur la sugggestion de son éditeur pour en faire un coup marketing.

La référence à Raymond Chandler est d’ailleurs explicite. Dans le texte. Les personnages sont en ligne avec ceux du « Grand Sommeil », on a tout de suite une petite idée de la duplicité d’un des personnages. Le héros, Lemuel Gunn – avec deux n – est un ancien de la CIA reconverti en détective privé après avoir combattu dans les territoires talibans de l’Afghanistan. Un dur à cuire qui connaît les techniques du combat rapproché, de la poursuite de nuit avec des lunettes spéciales, de la survie dans le désert. Âgé de la petite cinquantaine, il est encore agile et ne craint pas d’engager une bagarre de temps en temps. Naturellement, il va tomber amoureux de la belle Ornella aux multiples visages, qui court après un suspect pour lequel elle a assuré une caution de 125 000 dolllars. Une belle saloperie ? C’est la guerre contemporaine, bien entendu, mais c’est aussi tour à tour, les deux protagonistes de cette histoire caricaturalement américaine.

Le paysage du Nouveau Mexique, la route du désert Mojave, le Désert Peint … les camps de mobil-homes où des Américains peu fortunés viennent passer l’hiver pour économiser du combustible, les policiers à Stetson, les mafieux qui passent leur temps à se canarder, parfois même avec de petits pistolets qui tiennent juste dans le creux de la paume… voilà l’ambiance de ce romans bien construit mais très convenu.

Quelques trouvailles, une histoire d’amour sans issue, un style qui doit beaucoup aux maîtres du thriller américain mais sonne le déjà-vu … J’ai terminé le livre, mais je n’en lirai pas d’autre du même auteur. Il faut toujours lire les critiques de livres avant de les acheter !

Une belle saloperie, polar de Robert Littell, Editions BakerStreet, 311 p. 21€