Mots de Vacances

Publié le 25 juillet 2013 par Gentlemanw

Remplaçant un peu perdu, le postier stagiaire a mélangé les courriers des voisins et le mien. L'occasion de sonner chez la voisine, de parler avec des mamies d'à-côté, de prendre des nouvelles en ces temps un peu chauds. 

Un paquet, des chaussures, les dernières soldes, mon addiction. Je le pose ainsi que les enveloppes et les cartes, tri rapide des factures, des publicités et enfin je peux lire des nouvelles écrites de mes filles, de mon fils. La colonie oblige à cet exercice quasi ancien d'écrire une carte pour les parents, pas un sms, mais deux ou trois lignes de bonheur. Certes leurs esprits est ailleurs, dans les jeux d'eau, dans les repas en commun, dans les débuts d'histoires d'amour et surtout de premiers baisers cachés derrière une porte. 

Les mots sont un peu les mêmes que les miens, il y a plus de vingt cinq ans, des mots mous sur le soleil, le chaud, les activités et le rassurant "tout va bien". Ont-ils compris notre angoisse de les voir partir ?


Je souris, savourant mes madeleines écrites, arrivées toutes les trois le même jour, à moins que la Poste tri un peu moins l'été, le service va à la baisse. Sur mon fauteuil, sur le balcon, je pense fort à eux, oui, c'est dans les pauses que l'on apprécie leur énergie. Heureuse, libre de mon temps, je peux regarder celui-ci se dérouler sans agenda. J'ai écrit un peu ce matin, j'ai soufflé en allant faire mon marché, portant les melons, les fruits et les légumes frais, avec le soleil déjà présent. Tout est calme, les gens plus détendus, les sourires avec.

Qu'il est bon cet été, si il pouvait soigner tous mes maux, je serai alors plus libérée. Encore des douleurs, la routine pour les accepter, des doutes avec, une souffrance qui vient de partir pour la journée en apercevant ces cartes postales posées sur la table, proches de mon livre de plage, qui m'accompagne de mon lit, à mon balcon, de ma chambre d'hopîtal à mes siestes sans angoisse. Ce sont bien plus que des mots, c'est un trait d'union avec la vie, une part d'énergie pour moi.

Un thé glacé, un verre de pamplemousse frais pressé, je ferme les yeux. Je respire cet air chaud, ce vent qui passe dans les fleurs. Je suis bien.

Nylonement