Thx 1138

Genre: anticipation, science fiction
Année: 1971
durée:1h25

L'histoire: Au XXVe siècle, dans une cité souterraine qui ressemble à une termitière humaine où chacun s'identifie par un code de 3 lettres et 4 chiffres, THX 1138 est un technicien tout à fait ordinaire travaillant sur une chaîne d'assemblage de policiers-robots. Un jour, il commet pourtant un acte irréparable: lui et sa compagne LUH 3147 font l'amour dans une société qui l'interdit formellement. Pour THX 1138, c'est désormais la prison qui l'attend.  

La critique d'Alice In Oliver:

A l'origine, THX 1138, réalisé par George Lucas et produit par Francis Ford Coppola en 1971, est l'adaptation d'un court-métrage, THX 1138 4EB, également signé par George Lucas lorsqu'il était encore étudiant. Bien qu'il ne dispose que d'un faible budget, George Lucas, futur producteur de la saga Star Wars, a l'intention de réaliser un film de science fiction ambitieux.
A l'époque, 2001, L'Odyssée de l'Espace, de Stanley Kubrick, reste la référence majeure en matière de science fiction.

Indéniablement, ce long-métrage a largement influencé THX 1138 puisque George Lucas utilise des couleurs très blanches, une bande son sophistiquée, futuriste et inquiétante, ainsi qu'une musique classique pour la scène la plus poignante du film.
THX 1138 constitue également le tout premier long-métrage de George Lucas. J'ai déjà cité 2001, L'Odyssée de l'Espace parmi les influences majeures du film. Mais indéniablement, THX 1138 oscille entre plusieurs univers, entre autres, celui de George Owell, avec 1984, et celui d'Aldous Huxley, avec Le Meilleur des Mondes.

THX 1138 est aussi un film qui se situe dans la tonalité pessimiste des productions de science fiction de son époque. Au hasard, nous citerons Soleil Vert ou encore La Planète des Singes. THX 1138 est donc le premier coup d'essai de George Lucas.
C'est aussi un coup de maître et un film particulièrement effrayant. Attention, SPOILERS ! Dans une société souterraine du futur, les hommes vivent sous sédatifs. Ils sont socialement brimés par un pouvoir totalitaire et invisible au sein d'un univers blanc monochrome.

Sous l'impulsion de sa compagne LUH 3417, l'ouvrier THX 1138 accepte de fuir avec elle. En conflit avec le chef de son amie, un certain SEN 5241 qu'il dénonce, THX 1138 se retrouve finalement aussi en prison. THX 1138 est inculpé d'avoir enfreint la règle du sexe interdit avec LUH 3417 et pour n'avoir pas pris certaines des drogues obligatoires.
Au niveau de la distribution, le film réunit Donald Pleasence, Robert Duvall, Maggie McOmie et Ian Wolfe.

Bien que ce long-métrage ait plus de quarante ans au compteur, il reste encore une référence incontournable dans le cinéma de science fiction actuel. Les policiers robotS de THX 1138 ressemblent surtout aux CRS qui frappent sur les contestataires.
Les Etats totalitaires en prennent également pour leur grade. Impossible de ne pas voir dans ce film une métaphore du gouvernement Nixon. Bien que très pessimiste, sur la forme, THX 1138 ressemble également à un film d'art et d'essai.

Il s'agit donc d'une oeuvre expérimentale. Par conséquent, elle ne s'adresse pas forcément à un large public mais plutôt aux cinéphiles. En ce qui concerne sa structure narrative, THX 1138 se répartit clairement en trois actes biens distincts.
La première partie décrit l'univers totalitaire dans lequel vit le héros. Je n'y reviens pas, je l'ai déjà fait dans les lignes précédentes. La seconde partie se déroule dans une prison étrange. A partir de ce moment-là, le film prend des allures de théâtre expérimental. Enfin, l'acte final nous montre la fuite du héros principal et la chasse à l'homme qui s'ensuit.
Bref, THX 1138 reste probablement le film le plus engagé de George Lucas. Etrange paradoxe pour un réalisateur-producteur qui cédera, bien des années plus tard, aux lois du capitalisme et du merchandesing.

Note: 17/20

THX 1138 - Bande-annonce VO par CoteCine