On se demandait ce qu'était devenu Benoît Hamon. Lui, qui était censé représenté la gauche du PS dans ce gouvernement social-libéral semblait avoir disparu corps et âme. On en avait même oublié qu'il était ministre. Tellement discret que lorsqu'il présente un projet de loi au Conseil des ministres, c'est au coeur de l'été, quand la moitié des Français sont sur les plages.
Pourtant, on gagnerait à s'intéresser à ce texte de loi. De toutes les réformes engagées depuis un an par ce gouvernement, c'est la première qui soit réellement ancrée à gauche, qui corresponde à l'ambition que devrait avoir tout socialiste digne de ce nom : changer la société.
Que propose Benoit Hamon ? De faciliter la création de coopératives ouvrières. La coopération ! La solidarité ouvrière en d'autres termes ! Cette vieille lune gauchiste qui petit à petit fait son chemin sans faire de bruit, au point de concerner 10 % des salariés de ce pays. Mais Benoit Hamon ne se contente pas de simplifier le cadre juridique pour créer une coopérative, il propose d'obliger les chefs d'entreprise à informer les salariés deux mois avant la cession de l'entreprise. Ce délai a pour but de permettre à ces derniers de faire eux-mêmes une proposition de reprise.
Benoit Hamon a compris que le système coopératif était dans notre société, le seul modèle alternatif au capitalisme. C'est bien l'embryon d'un début de changement de société qu'il entreprend. On comprend que le patronat soit vent debout contre ce projet de loi. Et on devine facilement pourquoi les médias relaient très peu cette nouvelle réforme, beaucoup moins en tout cas que toutes celles qui vont dans le sens d'un démantèlement du code du travail.
Pour découvrir le projet de loi, c'est ici et là. A lire aussi, un très bon article dans Marianne.