Agenda : "ALIEN NATION" l’expo à découvrir!

Depuis le 04 juillet et jusqu’au 27, se tient à l’Espace Seven- Galerie Jacques Des Vos à St-Germain-Des-Prés, l’exposition d’un jeune artiste prometteur : Fred Ebami.  Dans cet espace dédié aux arts  contemporain et urbain créé par Alexandre, fils du célèbre galeriste, celui qui se décrit comme quelqu’un qui « peint, dessine, crée pour ne pas crier » nous invite enfin à découvrir son univers à Paris, tout seul ou presque, après de nombreuses collaborations.

Graphiste de formation (Oxford College, Oxford), le franco-camerounais, qui vit entre Londres et Paris, admirateur de Warhol, Basquiat et Liechstenstein, commence par un projet qui lui tient à cœur, le recueil « ADN Afrique Diaspora et Négritude » avec  son frère d’une autre mère, Marc Alexandre Oho Bambè A.K.A. Capitaine Alexandre du collectif On a Slamé sur La Lune. Avec une mise en scène musicale et ses textes  doucement révolutionnaires, parfois drôles et souvent poignants qui disent l’amour pour la Terre-Mère et l’amour tout court (One Love), le projet va sillonner la planète.

C’est au gré des rencontres dont il dit se nourrir qu’il va petit à petit en venir à l’idée de faire partager à d’autres son interprétation, ses réactions  à la société actuelle, s’amusant de ses codes, utilisant ceux qui l’ont inspiré pour mieux se les approprier. Bientôt remarqué, puis adoubé par d’autres artistes tels Ernesto Novo, autre Alien qui l’invite sur Paris à l’opération « Play me I’m Yours » et dans un de ses célèbres Live painting du vendredi soir à la Bellevilloise, ou encore Dtone avec lequel il fait une expo conjointe dans la même galerie, il perpétue cette culture du partage en invitant à son tour un photographe super doué qui gagne à être connu Damien Paillard. Après Londres, Dakar et Johannesburg où il a offert un portrait à la fondation Nelson Mandela, il se pose donc à Paris.

Cliquer pour visualiser le diaporama.

Quand on sait quelle boule d’énergie créative il est, on devine qu’il n’a pas été facile pour lui de faire la sélection des œuvres qu’il allait nous présenter. Toujours est-il qu’on devine son côté irrévérencieux car il n’hésite pas à détourner les symboles et déguiser les icônes. Jésus devient ainsi un rappeur qui aime les Knicks de New York, la vierge Marie une fashion victim qui troque son chapelet contre un gros pendentif LV. Il n’a pas peur de travestir des figures très respectables comme Mandela qui devient un Massai ou encore Kennedy qui arbore soudain une chemise hawaïenne et très ironiquement adore les cigares cubains. Dans une allégorie à l’égocentrisme, Kanye West devient le Mobutu d’aujourd’hui tandis qu’en adepte du style, il fait des sapeurs congolais de dignes représentants de l’Alien nation. Il illustre son amour pour les enfants que nous devons « protéger et chérir », sème çà et là des messages porteurs de ses convictions (je suis un sale noir, un sale blanc, un sale arabe, un sale juif, un sale jaune, je suis un être humain), sans oublier une touche d’humour (j’aime tes saints, j’aime ton QI). Autant de messages qu’on a envie de partager, d’afficher, peut-être sur un T-shirt comme lui ont déjà demandé certains, ce qui ouvre une porte de plus à son panel d’activités déjà bien rempli.

Grand enfant devant l’Eternel, bon vivant, c’est donc un artiste résolument contemporain, ancré dans l’imagerie de notre quotidien. Il rend ainsi l’art accessible, naturel, chose normale pour quelqu’un qui dit en avoir besoin tous les jours au même titre que l’air qu’il respire. Et pour cela, utilise tout ce qui lui tombe sous la main pour illustrer ses idées, peinture, dessins à forte tendance comics, collage comme lorsqu’il remplace par des pistolets les astres de la bannière étoilée, peinture sur verre, le tout dans une explosion de couleurs si chère au Pop Art.

Expo à voir donc, et surtout artiste à suivre…

#Shona