Déjà, le personnage central, Pete, n’a rien d’avenant. Grossier, buveur, paresseux et à l’hygiène douteuse, personne n’en voudrait, même pour sortir ses poubelles ! Alors en personnage principal de roman, difficile de s’y attacher ou de se sentir concerné par ce qu’il vit.
Pour faire de son roman un bestseller, il commence par établir une liste des thèmes les plus fréquemment utilisés (de l’amour, de beaux paysages, un cercle d’initiés, une histoire de famille…), auxquels il ajoute quelques séquences « pure remplissage ». Cette méthodologie, si elle est exagérée, a l’avantage de pousser à la réflexion et met le doigt sur le fonctionnement de l’industrie du livre qui mise tout sur quelques auteurs bankables, consacrant peu de temps et d’argent aux auteurs émergents. Ce qui crée une horde de romans passables, tous construits sur le même schéma, et quelques romans originaux qu’il faut réussir à dénicher.
Mais, mis à part cette approche originale du monde de l’édition, ce roman n’a que peu d’intérêt, disons-le franchement. On passe par tous les clichés du métier d’écrivain, comme si, pour écrire, il fallait obligatoirement vivre dans un trou perdu et être alcoolique… Navrant.
L’approche de l’auteur, qui se veut hilarante et pleine d’humour (dixit la 4e de couverture), ne prend pas. Au final, on ne sait pas s’il faut en rire ou en pleurer. Bref, en guise de premier titre, Steve Hely nous livre un roman sans grande envergure, qui nous a permis de faire passer le temps mais qui nous pousse à nous replonger dans notre bibliothèque pour y trouver le petit trésor qui nous fera oublier cette erreur de casting !