Ce bilan des accidents mortels sur autoroutes, qui nous est communiqué par les sociétés d’autoroutes (ASFA), montre certes, un réseau autoroutier plus sûr, un net recul des accidents liés aux excès de vitesse mais alerte, une nouvelle fois, sur deux facteurs majeurs, hypovigilance liée à la somnolence et l’inattention, premières cause d’accidentalité.
C’est certes pour 2012 un niveau de sécurité jamais atteint sur le réseau autoroutier avec une mortalité sur autoroute en recul de 53%, sur les 30 dernières années malgré une distance totale parcourue multipliée par 4,5. En 2012, le nombre de tués sur autoroutes a diminué de 26,3% vs 2011 et les 143 décès accidentels enregistrés sur autoroute sont en-deçà de 4% de l’accidentalité globale constatée sur l’ensemble des routes françaises. Pour la période 2008-2012, il apparaît que les accidents mortels qui se produisent sur autoroute impliquent majoritairement des véhicules légers (pour 69% d’entre eux, contre 26% de véhicules lourds et 5% de deux roues motorisés) et surviennent principalement de jour (pour 56% d’entre eux, contre 39% la nuit).
Les vacances, la mauvaise saison : Sur la période 2008-2012, le mois de juillet concentre à lui seul plus d’un accident mortel sur 10. Les heures les plus à risque se situent entre 5h00 et 8h00 du matin et entre 14h00 et 16h00. Ces deux tranches horaires constituent la période critique de fatigue des conducteurs, puisqu’elles concentrent à elles seules près de la moitié (42%) des accidents mortels dus à la somnolence.
Fatigue et somnolence : 1 accident mortel sur 3
La fatigue et la somnolence représentent la première cause de mortalité sur autoroute. Elles interviennent dans 29,1% des accidents mortels. Ce niveau reste quasiment inchangé par rapport à 2011. Dans 50% des cas, les conducteurs à l’origine de ces accidents sont âgés de moins de 35 ans. Si l’on considère également les accidents dus à l’inattention, il apparaît que la baisse du niveau de vigilance intervient dans près de 40% des accidents mortels.
La relative stabilité de ce facteur comportemental à des niveaux élevés depuis une quinzaine d’années est un indicateur clair de la nécessité d’intensifier les campagnes de sensibilisation sur ce risque encore trop sous-estimé par de nombreux conducteurs.
Alcool, drogues et médicaments : des accidents mortels en hausse de près de 10% depuis quinze ans. Alors que la recherche systématique de produits stupéfiants est réalisée pour chaque accident mortel depuis le 1er octobre 2011, la consommation d’alcool, de drogues ou de médicaments est impliquée dans 1 accident mortel sur 5 (20,5% en 2012, soit une hausse de 1,9% par rapport à 2011), une cause surreprésentée la nuit : 57% des accidents mortels mettant en cause ce facteur surviennent entre 22h00 et 7h00, et deux tiers d’entre eux en fin de semaine.
En revanche, la vitesse est de moins en moins en cause, dans 15,7% des accidents mortels et en baisse de 3,5% par rapport à 2011. Mais 60% des accidents mortels dus à une vitesse excessive surviennent de nuit.
Rappel des recommandations :
- s’arrêter pour faire une pause au minimum toutes les deux heures, ou dès les premiers signes d’alerte de somnolence ou de fatigue,
- ne pas consommer d’alcool, de drogues ou de médicaments susceptibles d’altérer la vigilance,
- respecter strictement les limitations de vitesses et d’adapter sa vitesse aux conditions de circulation,
- toujours attacher sa ceinture de sécurité,
- vérifier les pneumatiques des véhicules.
Source: ASFA Les accidents mortels : les chiffres clefs (Vignette INSV)
Accéder aux dernières actualités sur la Sécurité routière
Lire aussi : APNÉE et hyper-somnolence au volant: De nouvelles recommandations –
SOMNOLENCE: Un repas trop riche suffit à abaisser le seuil de vigilance -