Film indépendant…..Petit budget…..
J’ai un peu honte de l’écrire, mais la seule raison au premier abord qui m’a poussé à aller voir ce film c’est Robin Foster : musicien dont j’apprécie le travail et qui vient de sortir un album magnifique. C’est sur son site internet qu’il fait part de son expérience de compositeur de musique d’un film sur la dernière réalisation de Sean Ellis : Métro Manila. Bien souvent c’est un tout petit détail qui peut paraître ridicule qui donne lieu à de belles découvertes.
Puis, arrive une deuxième raison en me renseignant sur ce long métrage : la critique.
Attention ! Pas n’importe laquelle !
Télérama et Les Inrockuptibles
Non non non, je ne suis pas abonné et je ne cours pas acheter en librairie ces revues. En temps de crise, le moindre euro doit être correctement dépensé. Et ces 2 magazines m’ont convaincu d’aller investir mon argent dans une salle de cinéma où ce film est à l’affiche.
Ah ! J’oubliais !
Télérama et Les Inrocks massacrent ce film. Ce qui pour moi est un gage de qualité. Ces deux revues qui pensent avoir le monopole du bon goût (en tout cas pour un certain public parisien de quelques arrondissements…) ont fait mouche, c’est décidé j’y vais !
En plus il fait chaud, va y avoir de la clim ! (Mon Dieu, j’ai encore honte c’est la 3ème et dernière raison J ).
Mais quel est donc cette histoire qui déplait tant :
Petit résumé : Afin de sauver sa famille de la misère, Oscar Ramirez, sa femme et ses enfants quittent les montagnes du nord de la Philippine et s’installent dans la ville de Metro Manila. Sans un sou poche ou presque, Oscar va devoir prendre des décisions importantes et dangereuses pour sauver les siens.
Ce film commence comme un documentaire : on y voit une famille ne parvenant plus à subvenir à ses besoins, descendant en ville
pour chercher du travail et un logement. Jusque là rien de nouveau, cela ressemble à ce que nous voyons dans les reportages de nos chères chaînes télés sur ces pays comme les Philippines.
Les plans de Sean Ellis sont magnifiques et intense, offrant sa propre vision en plus, le montage est millimétré mais avec un petit bémol, cela traîne un peu, on rentre un peu trop lentement dans
l’histoire mais rien de grave, pas de qui s’agiter de son fauteuil, un peu comme le tour de France sans intérêt à part ces images de notre paysage. Sauf qu’ici c’est juste ce qu’il faut pour mous
amener au vif du sujet.
On pourrait penser que Metro Manila va sombrer dans les clichés en lisant le résumé et après ces 20 premières minutes mais….. NON.
Sean Ellis n’en rajoute pas, contrairement à « Polisse » ou « Le passé » concentrant tous les malheurs de la société, juste pour montrer l’interprétation des acteurs.
Ici ; ce n’est ni plus ni moins la misère des Philippines quand on connaît et que l’on se documente un peu…C’est de l’authenticité tout simplement.
Et puis, ce film ne va pas tirer vers la morale mais plus sur des questionnements basculant sans que l’on s’en rende compte sur un thriller. C’est très bien orchestré et l’illustration musicale de Robin Foster ne fait que rajouter de l’intensité à cette histoire. Bon travail aussi.
C’est un mariage parfait et sans heurts entre le réalisme et la fiction, le documentaire et le thriller. Pour réussir ce cocktail, nous avons le droit à des personnages très travaillé, notamment la relation Oscar Ramirez et son collègue le convoyeur de fonds, une relation complexe et pleines de questions.
Le scénario n’est pas en reste, c’est bien écrit, bien ficelé, et tel un feu d’artifice de 14 juillet, le bouquet final est renversant !
Un long métrage dur et cassant servit par une réalisation et un montage impeccable
Pour moi, c’est un des films de l’année 2013. Une claque !