Si vous découvrez un E1XX sur l’étiquette de votre yaourt, pas de doute, il s’agit d’un colorant. Contrairement aux autres additifs, leur intérêt est plus économique que fonctionnel. Ils n’apportent pas vraiment un soutien technologique particulier à l’industriel, mais rendent le produit plus attractif, et facilitent donc son achat par les consommateurs
On trouve sur le marché des colorants naturels et des colorants de synthèse.
Les colorants naturels sont majoritairement d’origine végétale. Parmi eux, ont trouve par exemple les caroténoides (E160), souvent intégrés dans les biscuits, les bonbons, les glaces, et même le beurre ! La riboflavine (E101-jaune) colore produits laitiers, crèmes desserts et pâtisseries. Vous connaissez très certainement les célèbres chlorophylles (E140/E141) et leur teinte verte dans vos chewing-gum et boissons. Enfin, la curcumine (E100) colore en jaune potages, charcuteries, moutardes et produits laitiers.
Les colorants de synthèse présentent l’avantage d’avoir une meilleure stabilité dans l’aliment et des couleurs plus intenses. Le jaune de la tartrazine (E102) est présent dans les boissons, les charcuteries, les bonbons ou encore les pâtisseries. Le caramel (E150) est probablement le plus utilisé. Vous le retrouverez notamment dans une marque de sodas mondialement connue, dans les glaces, la confiserie…
Petites études de cas :
Commençons par l’entrée : la vinaigrette. Grâce à un savant mélange de bêta carotène (orange), de caramel (brun) et d’un peu de rouge brique (paprika), on obtient un merveilleux jaune moutarde !
Du yaourt à boire à la fraise ? Miam, ça donne envie, il doit être riche en purée de fruits en plus, vu sa couleur…Perdu ! Vous n’y trouverez que 2% de fraises… Pas d’inquiétude, le carmin de cochenille (E120) est là pour ça…
Naturel, le beau vert clair de votre crème dessert préférée ? Cherchez bien dans les ingrédients, vous n’y trouverez pas de pistache… Pourtant, la réponse est bien affirmative : les deux colorants utilisés sont d’origine naturelle. Nous vous avons parlé tout à l’heure du vert foncé de la chlorophylle (E141), et des caroténoides (E160) qui apportent leur couleur jaune-orangée. Vert sombre + jaune orangé : et voilà du vert pistache !
En fait, tout se résume à un travail d’artiste !
Risques des colorants alimentaires
Après tout ce décryptage, une question vous trotte certainement à l’esprit : dangereux ou pas ?? Un réflexe du consommateur serait de dire : naturel -> inoffensif / synthétique -> nocif. En fait, c’est plus complexe que ça…
La question de la dangerosité potentielle des colorants est en débat constant, et les études sont parfois contradictoires. Globalement, on peut dire que dans les quantités « normales » absorbées, le risque est moindre. Même si vous mangiez des tonnes de bonbons, il y aurait peu de chances que vous deveniez bleu ou vert. Pour la plupart des colorants, le risque pourrait exister pour les populations dites « à risques » (jeunes enfants, personnes âgées, femmes enceintes…) qui consommeraient d’importantes quantités de produits contenant ces colorants. D’autres seraient suspectés de provoquer des cancers s’ils sont absorbés en grandes quantités (cochenille, colorant caramel) ; les études restent néanmoins controversées.
En bref, ne jetez pas tout le contenu de votre frigo à la poubelle ! Les industriels sont très encadrés par la loi européenne, qui donne des dosages maximum à respecter. Pensez aussi à l’effet que vous ferait une glace vanille toute pâle ; c’est quand même plus appétissant avec un peu de couleur non ?