Je me recroqueville et je fais le mort. Une sensation étrange de lasse solitude. La pluie, pour une fois, est un baume apaisant. Je suis un condamné en suspens, un triste sire dans son couloir de la peur, et tout ce que je peux dire ou ressentir n'a d'importance pour personne. Sauf pour moi. Tant que je parle, je m'oblige à parler. Je m'oblige à chercher, à formuler des idées. Je m'oblige à exister. Chaque matin, je pense à mes nuits. Je me revois dans mon lit, en proie à un état d'agitation insensé. Le sablier dans son infinie sagesse continue sa besogne.