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RBC joue solo dans le paiement mobile

Publié le 24 juillet 2013 par Patriceb @cestpasmonidee
RBC Il y a quelques semaines, le fournisseur de solutions de sécurité BellID présentait son "élément de sécurité" dans le cloud, afin de libérer le paiement sans contact sur mobile des tracas de l'accès à la carte SIM. Et voilà qu'une banque, RBC ("Banque Royale du Canada"), s'apprête maintenant à déployer une technologie similaire.
Rappelons que le fameux "élément de sécurité" ("secure element") est le composant du porte-monnaie sans contact (NFC) destiné à stocker les informations sensibles de paiement. Dans les implémentations actuelles, ce rôle est rempli par la carte SIM du téléphone, celle-ci disposant d'une puce protégée équivalente à celle qui équipe nos cartes bancaires. Malheureusement, elle est sous le contrôle des opérateurs de télécommunications, ce qui rend complexe l'écosystème du paiement mobile...
C'est la raison pour laquelle RBC propose une nouvelle approche : fini l'élément de sécurité intégré dans l'appareil, les données à protéger sont stockées sur ses serveurs et le téléphone y accède par internet (via un protocole sécurisé) lors de chaque transaction. Naturellement, la limite de ce système est son exigence d'une connexion réseau pour réaliser un paiement, mais la banque assure qu'il existera un mode (certainement dégradé) permettant aussi un fonctionnement hors ligne...
En contrepartie de ce défaut et outre l'indépendance vis-à-vis des opérateurs, RBC identifie plusieurs avantages essentiels dans sa technologie, qui soulignent autant de critiques supplémentaires vis-à-vis des solutions à base de carte SIM :
  • La gestion des informations de paiement est simplifiée, puisqu'elles sont directement accessibles par la banque, au sein de ses propres infrastructures. Nul besoin donc de passer par un intermédiaire (le "tiers de confiance" dans les schémas classiques) à chaque modification.
  • L'architecture est "ouverte" et permet (théoriquement) d'intégrer d'autres porte-monnaie mobiles. Sans plus de précision à ce stade, l'avenir devra encore confirmer cette affirmation...
  • Le système n'est pas limité à la technologie sans contact et il pourrait aussi, par exemple, prendre en charge les paiements par QR code.
  • Forte de sa maîtrise absolue des données sensibles, la banque garantit la sécurité du dispositif. Cet argument est un camouflet lancé aux opérateurs vantant l'inviolabilité de leur carte SIM (qui vient d'ailleurs d'être écornée), mais il rappelle surtout que les institutions financières n'apprécient pas de ne pas en avoir le contrôle direct...

Après des années d'hésitations et de tergiversations, il devient de plus en plus clair pour les banques qu'elles ne parviendront pas à un accord avec les opérateurs de téléphonie pour l'utilisation de la carte SIM dans des conditions satisfaisantes pour tous. Il faut donc s'attendre à une généralisation d'initiatives, comme celle de RBC, à travers lesquelles elles reprendront leur autonomie... Ce n'est qu'à ce prix que le paiement sans contact sur mobile aura une chance de s'imposer (peut-être) un jour.
RBC

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