Les Kofun sont des tertres funéraires japonais qui ont été construits entre le 3e et 7e siècle après JC.
Le professeur Izumi Niiro, archéologue à l'Université d'Okayama au Japon, étudie la « topographie » de cette culture qui a laissé son empreinte dans le paysage, des tumulus jusqu'aux artéfacts. Pour cela il utilise un puissant logiciel de traitement des données géographiques pour les étudier avec précision.
© Université d'Okayama
Image 3D du Kofun de Tsukuriyama, Okayama-shi, Prefecture d'Okayama. Visuel créé à partir des données numériques du Département d'Archéologie, de l'université d'Okayama. « J'ai d'abord pris conscience des systèmes d'information géographique au cours d'une année sabbatique à l'Université de Southampton en 1991 », explique le professeur Niiro, « j'ai décidé d'expérimenter cette technologie pour la topographie archéologique quand je suis retourné au Japon. Elle me permet de visualiser et d'analyser de nombreux types d'informations géographiques telles que les détails topographiques des cartes. »
Au commencement, le professeur Niiro a utilisé le logiciel IDRISI (système de traitement d'image/information géographique en mode image développée) de l'Université Clark. Aujourd'hui, il utilise le puissant logiciel open source de système d'information géographique, GRASS (Geographic Resources Analysis Support System).
Le professeur Niiro confie qu'il y a très peu d'archéologues au Japon qui produisent leurs propres programmes pour analyser l'information géographique.
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Le miroir en bronze décoré de divinités et bêtes.
Les découvertes du professeur Niiro comprennent la visualisation d'un miroir en bronze du début de la période Kofun, au troisième siècle (photos ci-dessous). Il explique : « J'ai écrit mon propre logiciel pour visualiser la surface du miroir basé sur des données de numérisation 3D, les résultats montrent clairement un miroir à bords triangulaires est décoré avec des divinités et des bêtes. »
Les tertres funéraires
Le Japon possède de nombreux sites Kofun comme le montre la distribution des tumulus en forme de « trou de serrure » © Université d'Okayama
Détail du miroir, d'un dieu et d'une bête, visualisé à partir de données scanner 3D. Le miroir provient de Gongen-Yama, tombe 51, Tasuno-Shi, Préfecture de Yogo. dans la préfecture d'Okayama.
Le plus grand site d'Okayama ,et le quatrième au Japon, est le Kofun de Tsukuriyama. Il s'agit du tertre funéraire du roi de Kibi terminé au cinquième siècle.
Le tombeau se compose du principal tumulus Tsukuriyama et de six petites structures au sud. Le Kofun de Tsukuriyama mesure 350m de long, le « trou de serrure » fait 200 m de diamètre, 31 m de haut et 215 m de long.
« Notre analyse montre qu'il a été construit avec des procédures très précises utilisant les unités de longueur chinoise shaku. », explique le professeur Niiro « un shaku fait 232 mm. »
Les effets des catastrophes
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Les tumulus en forme de serrure dans la préfecture d'Okayama. Récemment, le professeur Niiro a étendu ses activités à rechercher l'effet des catastrophes sur la culture et la civilisation. « Les éruptions volcaniques ont eu des effets considérables sur l'environnement et la culture humaine », explique-t-il, « en particulier, le sixième siècle a vu des changements sans précédent dans l'environnement. Au Japon, l'empereur de l'époque a ordonné le stockage du riz dans le nord de Kyushu pour aider les personnes en Corée qui étaient touchées par les désastres provoqués par les changements climatiques mondiaux. Des effets désastreux similaires des changements climatiques se sont produits en Irlande. »
Le récent tremblement de terre et le tsunami à Tohoku ont conduit à la montée d'une « archéologie des catastrophes ». La période Kofun a pris fin en 600 après JC probablement due au changement climatique. Cela a conduit à l'introduction du bouddhisme au Japon. Les archéologues ont encore beaucoup à faire.