Cette méta-analyse de 74 enquêtes nationales représentatives, réalisées sur 20 ans dans 29 pays d’Afrique et du Moyen-Orient dans lesquels sont pratiquées les MGF/E, met ainsi en lumière l’ampleur persistante de cette coutume, des comportements qui l’entourent et des raisons pour lesquelles elle continue d’exister. C’est aussi le premier rapport qui révèle des données sur des pays comme l’Iraq pour lequel il n’existait jusqu’alors aucune statistique nationale.
Dès l’âge de 5 ans : Dans la moitié des pays couverts par l’étude, la majorité des filles subissent ces mutilations génitales avant l’âge de 5 ans. En Égypte, en République centrafricaine, en Somalie et au Tchad, 80 % des filles sont excisées entre 5 et 14 ans.
La bonne nouvelle est une forte baisse des MGF/E dans les nombreux pays où elle est pratiquée et la part croissante des populations qui s’y oppose. La prévalence a presque diminué de moitié parmi les adolescentes du Bénin, de République centrafricaine, d’Iraq, du Libéria et du Nigéria et, dans l’ensemble des pays concernés, la majorité des filles et femmes soumises pensent qu’on devrait mettre un terme à une pratique parfois mortelle. Mais la pression et l’obligation sociales subsistent et face à la coutume, les mères, même opposées, n’osent pas en parler et laissent exciser leurs filles.
Quelques mesures essentielles pour éliminer les MGF/E.
Mettre en lumière et communiquer sur les comportements qui favorisent l’abandon de la coutume de manière à donner l’exemple et « déculpabiliser » les familles qui s’y opposent, sur le fond, permettrait d’accompagner le mouvement, de lancer une réaction en chaîne contre les MGF/E. Dans 11 pays, 10% des filles et des femmes excisées n’y voient aucun avantage. C’est le cas d’une femme sur 2 au Bénin et au Burkina Faso, et 59 % au Kenya.
Le défi est à présent de laisser les filles et les femmes, les garçons et les hommes faire entendre leur voix haut et fort et faire savoir qu’ils veulent que cette coutume néfaste soit abandonnée. Une stratégie qui doit prendre en compte les différences entre les groupes de population à l’intérieur et au-delà des frontières.
Source: Unicef Rapport complet (en anglais)