Critique : Wolverine, Le Combat de l’immortel – Les ficelles hollywoodiennes plus dures que l’adamantium

Publié le 23 juillet 2013 par Brokenbird @JournalDuGeek

Si l’on devait citer un personnage emblématique dans l’univers X-Men, nul doute que Logan, Wolverine de son nom de scène, arriverait en haut de la liste. À tel point, qu’il est à ce jour le seul personnage à qui la Fox a dédié des films entiers. Après un X-Men Origin : Wolverine que l’on pouvait qualifier de raté, les griffes reviennent avec Wolverine, Le Combat de l’immortel.

Les espoirs étaient grands pour ce film de James Mangold. On doit au réalisateur le magnifique Walk The Line, ce fameux biopic narrant les tribulations de Johnny Cash et qui avait d’ailleurs valu à Joaquin Phoenix un Oscar pour son interprétation du musicien. Grand écart donc pour le réalisateur qui troque une guitare pour des griffes en adamantium, il fallait bien que quelques cordes cassent.

L’immortel ?

Dans ce Combat de l’Immortel, on retrouve un Hugh Jackman reclus en Alaska, en proie à de multiples cauchemars qui lui font revivre, chaque nuit, la mort de son ancien amour, Jean. Chronologiquement, le film se situe entre X-Men 3 et Origins. Logan est donc seul après le démantèlement des X-Men, et ça lui donne le temps de réfléchir, sur sa vie, son but et le sens qu’elle a lorsque qu’elle dure indéfiniment. Une réflexion qui s’étend tout au long du film, et qui restera survolée ne dépassant guère le niveau d’une petite copie de philosophie.

Fort heureusement, le héros ne va pas gamberger trop longtemps puisqu’il va faire la rencontre d’une jeune fille, qui l’emmènera jusqu’à Tokyo pour rencontrer une veille connaissance, qui veut lui « dire au revoir ». Bien évidemment, tout ne sera pas aussi simple, et Wolverine va se retrouver dans une histoire de famille, de Yakuza et de ninjas rocambolesque qui se réglera à coup de griffes. Wolverine en a maté plus d’un, pas de problème. Enfin si, puisque le pauvre Logan perd peu à peu ses pouvoirs, ce qui va rendre tout ça un peu plus compliqué.

Mourra, mourra pas ?

Le calme

Avoir un Logan désespéré, et surtout sans pouvoir, va permettre à Mangold d’offrir des scènes plus intimes, plus calmes, et montrant finalement un Wolverine plus humain. Cela change un peu du film d’action mené tambour battant à grand renfort d’explosions et de montage nerveux.

Cette ambiance sera coupée d’une grosse scène d’action, divisée en plusieurs séquences. Là encore, Mangold évite les explosions et les coups de feu par milliers, c’est franchement réussi jusqu’à ce que l’on arrive dans le Shinkansen, la séquence dure et tombe un peu dans le ridicule.

Dommage. Mais nous restons devant une première partie de film réussie qui a le mérite de dévoiler Logan sous un nouveau jour, c’est à tout à l’honneur de James Mangold. Mais, c’était sans compter sur l’arrivée d’Hollywood et de ses grosses ficelles pour la dernière partie du film.

Qui dit Japon, dit ninjas. Évidemment

La tempête

Car oui, il fallait bien un grand méchant. Restant dans l’ambiance nippone en prenant la forme d’un grand samouraï d’adamantium près a tout pour en découdre avec Wolverine. Et là, c’est le drame.

On passe de bastons bien clichées et de plans convenus, en répliques qui le sont toutes autant. On joue le jeu du « je suis mort, je suis pas mort » durant des scènes abracadabrantesques qui frisent parfois le grand guignol. Tout ça dure vingt bonnes minutes et vient un peu gâcher le film.

Ce Wolverine laisse donc une pointe d’amertume en bouche. S’il est clairement mieux réussi que le premier épisode, Le Combat de l’immortel n’arrive pas à dépasser sa condition de simple film de super-héro. Ça se regarde, et ça s’oublie.

Grosses griffes, grosses ficelles