Un traitement contre l’hypertension artérielle commercialisé en France par le laboratoire Novartis sous le nom de Tareg (et de Diovan aux Etats-Unis et au Japon) est au centre d’un nouveau scandale sanitaire, alors que ce médicament représente pour Novartis ses meilleures ventes avec un chiffre d’affaire mondial de plus de 6 milliards de dollars.
C’est la filiale japonaise du laboratoire qui est au coeur de la tourmente. En 2009 est ainsi publiée une étude menée par le professeur Hiroaki Matsubara dans la revue Europea Heart Journal. Selon les résultats de ces travaux, l’agent actif du Diaran, le Valsartan, produisait des résultats spectaculaires sur les personnes atteintes d’hypertension artérielle, mais également chez celles victimes d’angine de poitrine et d’accident vasculaire cérébral.
Le problème, c’est que suite à une enquête menée par l’Université de Kyoto, des incohérences ont été relevées dans l’étude du docteur Matsubara. En effet, les résultats bénéfiques auraient été gonflés à travers une falsification des données. De même, un chercheur impliqué dans cette étude était en réalité un employé de la compagnie Novartis, ce qui fait émarger un conflit d’intérêt. Enfin, le laboratoire d’Hiroaki Matsubara aurait reçu une aide d’1,4 million de dollars pour ses recherches de la part de… Novartis.
Pour le moment, il n’est pas question de retirer le médicament du marché puisque qu’aucune victime n’a été comptabilisée et qu’aucune plainte d’un patient sous traitement n’a été enregistré. Mais cette affaire met une fois de plus en lumière les liens plus qu’étroits entre certaines études et les laboratoires pharmaceutiques.