Alors que 5 à 10 % des patients sont résistants c’est-à-dire qu’ils n’arrivent pas à avoir une tension artérielle à moins de 14/9 malgré la prise de médicaments adaptés, ce nouveau traitement, développé par les équipes lyonnaises ouvre une nouvelle option thérapeutique pour des patients à l’hypertension très sévère. Un capteur, connecté à une batterie implanté à la surface de la carotide, permet de moduler la tension.
L’hypertension artérielle (HTA) touche 14 millions de personnes en France. Elle est un facteur majeur de survenue de maladies cardiovasculaires, incluant les AVC, l’insuffisance cardiaque et les maladies coronaires ; ces maladies cardiovasculaires représentent la 2ème cause de décès en France.
Des barorécepteurs stabilisent et adaptent en permanence la pression artérielle aux changements d’activité ou de position, par exemple quand on se lève brusquement. Situés dans la carotide, ils mesurent la pression artérielle et envoient ces informations au système nerveux sympathique qui joue un rôle de régulateur notamment du rythme cardiaque. Ce système de contrôle doit s’adapter aux variations de pression. En freinant leur activité, le nouveau capteur arrive à diminuer la tension artérielle.
Cette intervention, la première en France, a été effectuée sur un patient âgé de 72 ans, aux Hospices Civils de Lyon, le 12 juillet 2013, par le Pr Pierre Lantelme, hypertensiologue, le Pr Patrick Feugier, Chirurgien implanteur et le Dr Stéphane Workineh, anesthésiste.
L’intervention a duré 2 h sous anesthésie générale. Une baisse immédiate de tension a pu être observée avec une chute 17 à 12 pendant les essais réalisés lors de l’opération. Le patient est resté hospitalisé 3 jours. Le stimulateur ne sera activé que dans 2 semaines en raison d’une phase de cicatrisation. La tension pourra alors être mesurée sur le long cours. Les études nous indiquent qu’elle devrait être en moyenne inférieure de 3 points. On donc peut espérer que le patient implanté, qui malgré 7 traitements avaient une pression moyenne à 17/11, tombe à 14/9. On envisage d’autre part un allègement de son traitement médicamenteux.
Le dispositif mesure 5 x 5 cm x1 cm et ressemble à un stimulateur cardiaque. Placé sous la peau, vers le pectoral, l’appareil est connecté à une batterie dont la pile doit être changée entre 3 et 5 ans, l’intervention beaucoup plus légère s’effectue sous anesthésie locale.
Sources: CHU Réseau Hypertension : un pacemaker pour traitement, une 1ère en France Hospices Civils de Lyon ([email protected])
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