Un peu d'espoir
En attendant, les pays européens ont en fait bon espoir que la crise financière prendra fin dans le moyen terme. La zone euro est toujours en récession mais par rapport au dernier trimestre de 2012, la situation économique s'est légèrement améliorée. La Banque centrale européenne (BCE) constate également des signes de redressement progressif depuis la fin de l'année, mais elle ne prévoit pas encore une véritable reprise. Les valeurs du système d'alerte précoce de l'indice des directeurs d'achat (Purchasing Manager Index) du Markit Institute ont affiché une nette amélioration pour tous les pays de la zone euro. L'indice des directeurs d'achat est considéré comme un indicateur précoce particulièrement fiable car les données sont basées sur des enquêtes et sont donc plus récentes que les statistiques officielles. Il prend en compte des données concrètes telles que la production, l'emploi et les prix.
Un avenir incertain
Au deuxième trimestre, la France a très probablement renoué avec une croissance de 0,1 %. L'économie avait enregistré un recul de 0,2 % aux deux trimestres précédents. Cependant, sur l'ensemble de l'année 2013, la CE prévoit une fois de plus une baisse de la production économique de 0,3 %. Elle devrait augmenter à nouveau de 0,8 % en 2014. Le secteur manufacturier présente des signes positifs. En avril, la production des entreprises a augmenté de 2,2 % par rapport au mois précédent. Il s'agit de la plus forte hausse depuis août 2009, mais elle n'est pas suffisante à elle seule. La capacité des entreprises françaises à faire concurrence laisse toujours à désirer. L'économie souffre d'une baisse de la croissance de la productivité, de faibles marges bénéficiaires et d'un affaiblissement de la situation des exportations.
Le chômage grimpe et atteint de nouveaux records chaque mois. Il s'élève actuellement à 10,4 %, soit son taux le plus élevé en 15 ans. Les territoires français d'outre-mer compris, le chômage enregistré atteint même un taux de 10,8 %. Les experts demandent au gouvernement français d'intensifier ses efforts de mise en œuvre des réformes qui ont été engagées au cours des six derniers mois. Le pays doit mener à terme les réformes qui sont déjà en vigueur en Allemagne et au Royaume-Uni depuis plusieurs années. Les Français ont dû rompre avec l'exceptionnelle prise en charge que leur offrait l'État et assumer davantage de responsabilités eux-mêmes. La société n'a été disposée à opérer ce changement majeur imposé par la mondialisation que dans une mesure limitée.
Le gouvernement persiste dans sa politique de consolidation
Ce ne sont pas seulement les partis de l'opposition qui étaient contre les réformes et ont demandé de mettre fin aux mesures d'austérité, une partie du gouvernement au pouvoir s'y est également opposée. Des dizaines de milliers de manifestants français ont protesté contre la voie actuellement suivie par le gouvernement, sans tenir compte du fait que le succès de ces réformes aurait pour effet une augmentation du nombre d'emplois, une amélioration des perspectives d'avenir des jeunes et un accroissement du pouvoir d'achat dans le long terme. Le gouvernement s'en tient à sa politique de consolidation.Pour la première fois depuis la mise en place de la cinquième république en 1958, le projet de budget présenté en juin propose une réduction des dépenses publiques par rapport au montant de l'année précédente. En 2014, le gouvernement a l'intention de mettre en œuvre des coupes de 1,5 milliard d'euros d'une année sur l'autre. La moitié de ces économies sera obtenue en réduisant les paiements versés aux autorités régionales françaises et l'autre moitié à l'aide de coupes des dépenses des ministères et des établissements publics. En revanche, un montant supplémentaire d'un milliard d'euros sera mis à la disposition de la politique de l'emploi. D'autres domaines ne seront pas touchés par les coupes, à savoir l'enseignement, la justice et la sécurité, ainsi que la réduction de la pauvreté.