La suppression annoncée de la publicité sur les chaînes publique à la demande de TF1 et de M6 qui voyaient leurs recettes sensiblement baisser m’a amené à réfléchir sur ce qui différencie fondamentalement une télé publique et une télé privée et ce sans aucun esprit de polémique.
Finalement, je n’ai rien trouvéd’autre que le fait qu’une télévision publique, même si elle peut chercher à grappiller des ressources supplémentaires avec des recettes de publicité, est l’expression d’une politique culturelle et d’information décidée au niveau de la nation, soumise au contrôle parlementaire, en principe au service de l’intérêt général, encadrée par de nombreux organismes veillant à un minimum de neutralité et au respect des cahiers des charges.
Une télévision privée, et c’est tout à fait normal pour une entreprise, vise prioritairement du profit à re-distribuer aux actionnaires qui ont investi leurs capitaux dans l’affaire. Que vend-elle ? De la publicité, et uniquement de la publicité. Les “programmes”, comme le révélait Patrick Le Lay, ne servent qu’à assurer un maximum d’audience et d’efficacité au spots publicitaires. Et cette tendance est obligatoire quels que soient les cahiers des charges et les “mieux-disant culturels” qui lui sont imposés.
Alors, est-ce à dire qu’il faille supprimer les unes ou les autres ? Faut-il maintenir des recettes publicitaires aux chaînes publiques ? Etant adeptes de la régulation, je pense qu’une petite partie de publicité dans le public oblige les chaînes de ce secteur à être attirantes, modernes, et ouvertes aux attentes de leurs publics.
Je pense aussi que la course à l’audience, logique du fait du système, des chaines privées aboutit irrémédiablement à les amener à s’appuyer sur les penchants les plus bas, non pas du public mais de la populace, ceux qui sommeillent en chacun de nous mais dont nous avons généralement honte, et qui se trouvent par là réhabilités. D’où la nécessité d’une Haute-Autorité infiniment plus présente et des critères d’attribution qui obligent à redistribuer au public au delà d’un certain taux de profit.