Cher promeneur, vous êtes là en présence
D’une espèce unique de la création
Puisqu’elle a choisi sa propre direction
Défiant sans remord, avec force science,
Mère Nature et sa vile sélection.
Aussi nous vous demandons, pour sa quiétude,
De ne jamais nourrir la faune locale
Ou de la déranger dans ses habitudes.
Cependant si l’animal bien que bestial,
Ne se montre pas farouche mais amical,
Il sera toléré, sans le décoiffer,
De sages caresses point trop appuyées.
En effet, si son mode de vie sauvage
Venait à être déréglé, quel ravage !
Un tel individu serait un nuisible
Pour son écosystème et son entourage,
Néfaste et même dangereux au possible.
Imaginez que l’on rapporte le cas
De passants innocents mordus à la cuisse,
Ou d’autres, dont l’équilibre délicat
Avait été brisé par quelque artifice,
Perdant leurs crocs à trop ronger leur clavier,
Périrent de faim, le visage émacié.
Ils survivent en chassant, malgré les périls
Qui jonchent le parvis hostile et stérile,
Leur sandwich jambon fromage quotidien.
Quel avenir pour eux s’ils accoutumaient
A être alimenté sans effort aucun
Par vos soins ? Ils ne pourraient plus s’assumer.
Songez, même si le phénomène est rare,
Que certains cadres tournèrent charognards ;
Ces vautours dynamiques, montrant les dents,
Rodaient près des carrefours les plus dangereux
Attendant avec patience l’accident
Qui comblerait leur estomac douloureux.
L’existence d’un être si singulier
A l’état sauvage est pour nous une chance.
En zoo, il n’aurait plus le même intérêt
Sans sa subtile et exotique fragrance.