Bal National 2013, Place du Jeu de Balle, Bruxelles, le 20 juillet 2013

Publié le 20 juillet 2013 par Concerts-Review

 Le Bal National, réjouissances populaires inaugurées il y a dix ans pour fêter  la première décennie de règne d'Albert 2.

Chaque année des milliers de pieds foulent les pavés op den  Met  ( tu traduis le Marché aux Puces) pour faire la bringue sur des airs connus de Meulebeik jusque chez les snobs du Fort Jaco.

Ce 20 juillet 2013 s'annonce historique, demain Albert le Bon cède la place à son ket, Flupke le Guindé.

 Les Belges, les vrais, ceux dont les aïeux ont combattu les Orangistes, les envahisseurs teutons et autres Jules César ou Ostrogoths, voire les Huns, sont sur place depuis le début de l'après-midi et en début de soirée, ils seront douze milles à festoyer joyeusement en brandissant drapeaux et couronnes aux couleurs nationales.

T'es un réactionnaire, un affreux nationaliste, un xénophobe frustré, te souffle un bobo de gauche, allongé en fumant un cigare ( un gros, très cher) cubain, à côté de sa piscine du côté de Court-Saint-Etienne.

Pas question d'entamer une discussion philosophique avec ce bien pensant, on vient faire la fête, en sachant pertinemment que du côté musical ça ne va pas voler bien haut, on s'en fout, le peuple  ne peut danser sur dEUS ou BRNS, il veut du prolétarien et de la bière!

A 19h10', les Zinnekes s'essayent à un pas de danse compliqué sur 'ça plane pour moi' , une présentatrice, accent du terroir prononcé, cède la place à un duo de comiques maniant la zwanze chère à Virgile, pas Publius Vergilius Maro, non, le copain de Tichke.

Ils introduisent Monsieur Periné, un groupe venu de Colombie, pays dont la fête nationale se célèbre le 20 juillet.

 Santiago Prieto - Cuerdas/ Camilo Parra - Vientos/ Nicolás Junca - GuitarraCata/ Catalina García - Voz selon leur page Facebook.

On a compté plus de musiciens, peut-être:  Fabián Peñaranda: bajo/ Miguel Guerra: Percusión/ Daniel Chebair: batería.

Catalina, un minois Audrey Tautou, est mignonne dans sa robe à froufrou, les musiciens sont habiles, Bruxelles réserve un accueil bon enfant à leur Colombian Gypsy  Swing polychrome.

Le groupe tourne dans toute l'Europe ( notamment un passage au Django Reinhardt Festival à Hildesheim, Allemagne), a sorti un album avec leurs airs catalogués 'Suin a la Colombiana', dont ils nous serviront quelques plages ce soir.

Un latino mambo jazz à la Perez Prado, un dixieland pimenté de cucaracha, un titre charmeur de crotales cascabelles ( 160 cm de long), le frivole 'Cou Cou' de Django, une salsa pimentée, un truc sautillant style Gypsy Kings invitant Dany Brillant et Pepe Gonzales, une farandole  Bogota Tex-Mex et un fanfare swing fringant.

Distrayant!

Intérim assuré par les zivereirs qui invitent le king marollien de l'accordéon, Jos Mommen.

Avanti pour un court-bouillon de scies pouvant donner la nausée ou t'envoyer vers les lieux d'aisance avec de sérieux problèmes intestinaux: Gigi l'Amoroso, Viva España, Pour un Flirt,Vee van boma, patate met saucisse, Allons les Mauves, Jules César, Annie Cordy, la danse des canards....

Bruegel est ravi, les drapeaux voltigent, tout le peuple en liesse!

Johan Verminnen

Parfait bilingue, Brusseleir van het Joêr en 2010, citoyen d'honneur de Wemmel et  administrateur de la SABAM.

Le chansonnier ayant débuté sa  carrière il y a plus de 40  ans connaît la musique, il ne manquerait plus que cela.

Entouré d'un band haut de gamme, Patrick Steenaerts  (guitars) - Leo Caerts (keyboards) - Nils De Caster (violin, lap-steel guitar, mandolin) - Gert Meert (percussion), Johan aura fourni une prestation impeccable, mixant moments émouvants, swing, humour et meezingers repris par l'assistance.

'Vrienden van vroeger', Verminnen en pleine forme et un solo racé de Nils à la lapsteel.

Une invitation au voyage, 'Ik wil de wereld zien', puis l'histoire de sa famille 'Met zeven aan tafel', un funk Brussel Noord, décoré d'une slide du Sud.

La chanson d'amour pour sa ville, 'Brussel', Marieke, 76 printemps, verse une larme.

Swing time, 'Kom, Jeanine', à boire...

Aux accents des Andes, 'Zingen tot morgen vroeg' et un couplet en espagnol pour Hugues.

Où est Fabiola?

'  Vakantie in mijn straat', un message destiné à Sunair ou Neckermann, puis le gaillard  ' Het café der blijen harten'.

Ma fille a 26 ans, cette chanson aussi, ' Paulien'.

Elle est pas encore là, ça va pas tarder, 'Volle Maan'.

Du temps où on jouait aux cartes au bistrot du coin, 'Spelers en drinkers', même Cézanne s'en souvient!

Une ode philosophique à notre petit royaume, frêle embarcation perdue au milieu de l'océan, au final If I had a hammer.

Son schlager sentimental, 'Mooie Dagen', sera fredonné par une partie de la place qui applaudit quand il mentionne son amitié avec Toots Thielemans, qui avait accepté de jouer sur 'Een of andere dag'.

Gros remous dans la foule, tous les regards convergent vers la tribune érigée pour les personnalités, les souverains, Albert II, la reine Paola et les futurs souverains, Philippe et Mathilde, flanqués du maïeur au teint d'écrevisse et de quelques ministres, prennent place sur les banquettes pour assister à la fin du récital de Johan Verminnen.

Des milliers de drapeaux voltigent dans les airs, l'émotion est palpable.

Johan envoie 'Rue des Bouchers', tout Bruxelles l'accompagne, il termine par la romance 'Laat me nu toch niet alleen', la future reine sert la main de celui qui sera le septième roi des Belges, ta voisine  pleure à chaudes larmes!

Exit Johan!

Les Marolles avaient préparé, en stoemelings, un vibrant hommage à Albert et Paola, sur fond Jacques Brel, un film défile, pendant lequel moult personnage folklorique déclare son attachement à la couronne, déclenchant une succession de moments hilarants et de pleurs .

Trente minutes pour traverser la foule, le temps pris par la fanfare et  les majorettes pour parcourir 85 mètres et tendre des fleurs aux reines.

Berre et Swa, les meneurs de revue, sollicitent tous les musiciens sur la scène, Johan Verminnen et band, Sandra Kim, Udo, Plastic Bertrand, Lio, The Planes.

 C'est l'heure de l'apothéose, qui fera le tour du monde, pendant 'Ik hou van u, je t'aime tu sais' (Noordkaap) , la famille royale tangue comme l'équipage d'un navire assis dans un estaminet pendant une escale, et fredonne la ritournelle.

Geef me een kus...clame Sandra Kim, Paola embrasse  le roi.

Des milliers de ballons sont lâchés dans les cieux, la Belgique communie avec ses monarques!

Petit temps mort avant le tour de chant de Lio.

Pas de musiciens, des bandes et deux couples de danseurs semblant sortir d'un show de Patrick Sébastien!

Cinq titres.

 Servi chaud,  'Banana Split' , euphorie à tes côtés.

' Je ne suis pas encore prête' enregistré, plus récemment, avec l'équipe de Freaksville - ' Les brunes ne comptent pas pour des prunes' que Wanda Maria Ribeiro Furtado a sorti en 1986- le formidable 'Amoureux Solitaires' empruntés aux Stinky Toys et le vindicatif  'Fallait pas commencer'.

 T'es un connard avec un grand C  méritait le Prix Goncourt!

C'était bref et sucré, tout le monde ( presque tout le monde) il est heureux.

Merci la Belgiiiique, vous êtes formidables, exit Lio, son petit short et ses 51 ans!

La famille royale suit la même voie, demain la journée sera rude.

Il est 22h30', fait soif, vraiment soif... Atteindre une buvette relève de l'impossible, faut quitter la Place du Jeu de Balle.

Vite dit, 35' pour la traverser, un blocus policier rue des Capucins, pas moyen de canaliser la foule, cafouillage jusqu'à la rue des Alexiens.

Ouf, un zinc ouvert, une Jupiler svp!