Le redéploiement partiel de la prime pour l'emploi pour financer le Revenu de solidarité active (RSA), annoncé jeudi par Nicolas Sarkozy, suscite les inquiétudes d'une partie de la classe politique et des syndicats qui craignent que les salariés modestes soient ainsi pénalisés pour aider les plus pauvres. Le chef de l'Etat a déclaré qu'il voulait généraliser le RSA "l'année prochaine" en le finançant par un redéploiement partiel de la Prime pour l'emploi (PPE), pour un coût de "1 ou 1,5 milliard d'euros".
Le redéploiement partiel de la prime pour l'emploi pour financer le Revenu de solidarité active (RSA), annoncé jeudi par Nicolas Sarkozy, suscite les inquiétudes d'une partie de la classe politique et des syndicats qui craignent que les salariés modestes soient ainsi pénalisés pour aider les plus pauvres. Le chef de l'Etat a déclaré qu'il voulait généraliser le RSA "l'année prochaine" en le finançant par un redéploiement partiel de la Prime pour l'emploi (PPE), pour un coût de "1 ou 1,5 milliard d'euros".
L'ancien premier ministre socialiste Laurent Fabius a estimé, samedi 25 avril, la réforme proposée jeudi par Nicolas Sarkozy représente la fin de la Prime pour l'emploi (PPE) telle qu'elle existe. Dans un entretien au Parisien, M. Fabius calcule : "Si l'on prélève 1 à 1,5 milliard d'euros (sur les 4 milliards d'euros de la PPE) pour la généralisation du RSA, cela veut dire que c'est la fin de la PPE, telle qu'elle éxiste", explique Laurent Fabius. "On ne va pas régler la problème du pouvoir d'achat en ponctionnant les gens qui ont déjà un pouvoir d'achat faible", ajoute M. Fabius.
Des craintes partagées par François Bayrou, qui s'est de nouveau élevé contre ce redéploiement partiel de la Prime pour l'emploi : "nous ne considérons pas qu'il soit socialement juste ni acceptable de faire payer la solidarité par les plus pauvres", a déclaré le leader centriste en clôturant une réunion à Paris d'élus et ex-candidats de son parti aux municipales.
"Je ne comprends pas cette obsession du gouvernement et de sa majorité de faire payer la solidarité par ceux qui ont moins, et de ne pas mettre à contribution ceux qui ont plus", a-t-il ajouté.
CERTAINS FOYERS FISCAUX PÉNALISÉS, SELON LE SNUI
Le haut commissaire aux solidarités actives, Martin Hirsch, a precisé les modalités de financement du Revenu de solidarité active, dans un entretien au Parisien, samedi 25 avril. "Nous allons reconsidérer le plafond de la PPE (Prime pour l'emploi) qui est actuellement de 1,4 fois le Smic (1 792 euros brut)", déclare au quotidien M. Hirsch. "Ce recentrage ne me choque pas du tout", ajoute-t-il. Interrogé sur le budget dont il dispose, M. Hirsch indique qu'"aujourd'hui, il y a les 4,2 milliards de la PPE auxquels s'ajoute 1 à 1,5 milliard d'euros sur le budget de l'Etat, comme l'a indiqué le président de la République".
Les syndicats ont également fait part de leur inquiétude. Le secrétaire général de la CFDT François Chérèque estime que cette mesure renvoie "une image détestable" aux populations les plus modestes. De son côté, la CGT déplore que la généralisation du RSA soit financée par l'"amputation de la prime pour l'emploi aujourd'hui versée à plusieurs milliers de salariés modestes". "Je ne pense pas que ce soit l'égalité", a ainsi dénoncé Jean-Christophe Le Duigou, un de ses dirigeants.
Pour le Syndicat national unifié des impôts (SNUI, majoritaire), le redéploiement de la PPE devrait "principalement s'effectuer au détriment" des 4 millions de contribuables imposables qui bénéficient actuellement de la PPE. Certains foyers fiscaux "seront donc pénalisés par la future réforme de la PPE, notamment ceux qui gagnent un peu plus que le SMIC mais moins que 1,4 fois le SMIC, c'est-à-dire sensiblement moins que le salaire médian" indique le SNUI.
source/http://www.lemonde.fr